Belle cérémonie de la citoyenneté, hier soir, au cours de laquelle j’ai remis leur première carte d’électeur et d’électrice à une trentaine de jeunes montiliens.
Recevoir sa première carte d’électeur n’est pas un acte anodin, c’est recevoir la possibilité de s’exprimer dans les urnes. A un moment où l’abstention atteint des sommets, il est capital de rappeler l’importance de voter, notamment aux jeunes générations. C’était le but de cette cérémonie.
Bienvenue à toutes et à tous dans la vie citoyenne !
Rendez-vous l’année prochaine, pour les élections présidentielle et législatives !
Ci-dessous le discours que j’ai prononcé :
Cérémonie de la citoyenneté 17 mars 2010 Le droit de vote ne s’use que si on ne s’en sert pas
Mesdemoiselles, Messieurs,
Bienvenue dans notre salle du Conseil municipal pour ce moment important qui marque votre accès à la majorité civique et votre entrée dans la citoyenneté : la remise de votre première carte d’électeur ou d’électrice.
Comme vous, plus d’une centaine de jeunes montiliens ont eu 18 ans cette année, ou l’année dernière, et ont été conviés à cette cérémonie. Beaucoup sont pris par leurs études et se sont excusés de ne pas pouvoir être là, avec nous, ce soir. D’autres ont peut-être considéré que cette cérémonie était d’une importance toute relative ; ils ne sont pas là et ne se sont pas excusés ; c’est leur droit mais je pense qu’ils se trompent. Vous qui êtes là ce soir, permettez-moi de vous remercier et de vous féliciter d’avoir répondu présent. Recevoir sa première carte d’électeur n’est pas une simple formalité administrative. C’est un acte fort par lequel vous devenez des citoyennes et des citoyens français, à part entière. Et cela, bien que cela puisse vous paraître naturel, ce n’est pas rien. Ca mérite bien une cérémonie !
Concrètement, que signifie, que représente la carte d’électeur que je vais vous remettre ?
D’abord, elle vous donne des droits.
- Le droit de voter, évidemment. On a dû vous en parler des dizaines de fois ; vous raconter que vos ainés se sont battus pour l’obtenir et qu’ils l’ont payée cher, parfois de leur vie. C’est vrai et ce n’est pas de l’histoire ancienne ! Imaginez qu’en France, les femmes n’ont le droit de voter que seulement depuis 1944 ; c’est-à-dire depuis moins de 70 ans. Pour la plupart, à votre âge, vos arrières grands-mères n’avaient pas le droit de voter. Ce n’est pas si vieux !
Imaginez aussi qu’en ce moment même, dans des pays qui ne sont pas très loin de chez nous, des pays que nous connaissons bien – et pas seulement pour les vacances – des hommes et des femmes se battent pour avoir le droit de choisir librement la société dans laquelle ils veulent vivre et pour choisir les personnes qui les représenteront.
Ce n’est pas de l’histoire ! C’est aujourd’hui, et ce combat est loin d’être gagné.
Les Tunisiens par exemple : ils ont été colonisés pendant longtemps. Quand leur pays est enfin devenu indépendant, il est tombé entre les mains d’un Ben Ali s’est enfui, mais ce n’est pas fini pour autant ! Tous les dirigeants de l’ancien régime ne sont pas encore partis et d’autres formes de dictatures guettent le pays. Ces femmes et ces hommes aimeraient être comme vous aujourd’hui, citoyens d’une vraie république et d’une vraie démocratie.
Une carte d’électeur, c’est bien plus qu’un bout de papier. C’est un privilège ! Le privilège de pouvoir exprimer votre choix, pour vous-même et pour les autres. Ce privilège n’est pas éternel ; il peut disparaitre demain, si on ne le protège pas. Le meilleur moyen de le protéger, c’est de s’en servir !
Le droit de vote ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.
En France, nous sommes habitués à manifester. C’est une de nos libertés publiques : c’est un acte citoyen et c’est un droit aussi important que le droit de voter. Avant cette cérémonie, c’était même le seul moyen pour faire entendre votre voix, du fait que vous ne pouviez pas voter.
A partir d’aujourd’hui, vous pourrez voter. Continuez de manifester, si vous le souhaitez, mais votez ! C’est le moyen le plus efficace de faire avancer les choses. Abraham Lincoln, un des présidents des Etats Unis d’Amérique disait même qu’ « un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil ». C’est dire !
- Votre carte d’électeur vous donne aussi le droit de vous présenter à des élections.
Si la société qu’on vous propose ne vous convient pas, si vous pensez qu’il faut changer les choses, si vous considérez que personne ne s’en occupe convenablement, alors n’hésitez pas, prenez vos responsabilités, proposez des solutions, présentez-vous au suffrage universel !
Vous ne pouvez pas encore briguer tous les mandats, pour certains la limite d’âge est plus élevée, mais vous pouvez briguer certains d’entre eux ; notamment celui de conseiller municipal. Plus il y a de candidats, plus il y a de projets, et meilleure est la bonne santé démocratique.
Recevoir sa carte d’électeur, c’est donc se voir reconnaître des droits ; je viens d’en parler. Mais sachez aussi qu’il n’y a pas de droit sans devoir.
Dans notre pays, voter n’est pas un devoir. Dans certains pays comme la Belgique par exemple, le vote est obligatoire. Ce n’est pas le cas en France. Voter n’est pas une obligation. C’est un devoir moral si vous voulez mais ce n’est pas un devoir au sens juridique.
Le principal devoir que vous impose votre citoyenneté c’est de respecter les institutions, les lois et les valeurs de notre République.
Avec votre carte d’électeur, nous vous remettrons un livret citoyen qui explique quels sont les devoirs des citoyens français. Je suis sûr que vous les connaissez tous par cœur, mais je sais par expérience qu’avec le temps on a tendance à en oublier certains…
Les principes de notre république sont inscrits sur les frontons de nos mairies, dans nos livres d’histoire et dans notre Constitution. Ils tiennent en trois mots : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE : - La liberté, c’est la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté religieuse. La liberté c’est aussi celle d’entreprendre et celle de se syndiquer. - L’égalité, c’est l’égalité devant la loi et devant les suffrages : les différences de couleur, de statut social, de richesse, de religion ne comptent pas. L’égalité, c’est l’égalité des chances. - La fraternité enfin, c’est l’entraide, c’est la solidarité envers ceux qui sont en difficultés.
Liberté, Egalité, Fraternité ne sont pas que des mots. Ce sont des principes qui devront guider vos choix et vos engagements citoyens ; des principes qu’il faudra protéger contre les extrémismes de tous bords, ces extrémismes qui n’ont qu’un seul objectif : nous diviser et nous opposer pour mieux nous contraindre et nous asservir.
La prochaine fois que nous voterons à Monteux – pour vous, la première fois que vous voterez – ce sera en 2012 pour choisir un Président de la République, puis un député. Vous voterez deux fois. Voter est un acte individuel et personnel, un acte que vous ferez en votre âme et conscience lorsque vous passerez dans l’isoloir.
C’est aussi un acte collectif. C’est parce qu’une majorité d’électeurs font le même choix, au même moment, que ce choix s’impose à tous et que nous devons le respecter. C’est le principe même de la démocratie, c’est la majorité qui décide après que chacun se soit individuellement exprimé en pleine liberté !
Donc, ne laissez personne choisir à votre place, VOTEZ ! Mais une fois le vote exprimé acceptez la loi de la majorité !
1 De Charles -
Bonne initiative, surtout au moment des élections cantonales où l'abstention atteint des chiffres records...
2 De JC -
Quand on voit les résultats du premier tour des cantonnales, on se dit que les valeurs républicaines sont constamment en danger.... Il faut les défendre en tous lieux et en tous temps