Mesdames, Messieurs, chers amis, bonsoir, J’espère que vous avez passé une bonne soirée et que vous avez apprécié notre contribution 2010 à la pyrotechnie d’art et d’essai.
Sans plus tarder, je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui ont rendu possible ce spectacle.
Pour l’organisation :
- Les bénévoles ; les nombreux bénévoles des associations et du comité des fêtes ;
- les services municipaux et les services communautaires : ils sont partout, ils veillent à tout ;
- les services de sécurité, CRS, police nationale, police municipale, vigiles, secouristes, sapeurs-pompiers, ambulanciers : en tout, rien que pour la sécurité, ce sont 200 personnes prêtes à intervenir à tout instant ;
et puis, bien sûr, il y a les artistes et les techniciens, celles et ceux qui ont participé directement au spectacle proprement dit :
- Charles CHERARAK, Cathy BENHAMOU et Marie-Thérèse WICZKOWSKI qui nous ont prêté leur voix ainsi que, cette année pour la première fois en direct, notre animateur Gérard LUC.
- Merci également aux danseuses du groupe Up’n Dance dirigé par Caroline MOUICI, championnes de France de Hip Hop, elles sont formidables, ce sont des valeurs sûres sur lesquelles je sais pouvoir compter.
- Merci aux élèves de Notre Dame du Bon accueil et à leur professeur Régis FOUCARD qui ont mis tout leur cœur pour nous interpréter brillamment Ô Mamy blue, avec une mention toute spéciale à la jeune Chloé qui, en plus, a dit le texte si émouvant de la jeune fille adoptée.
- Merci aux techniciens son et lumière qui, sous la direction de Christophe AUBISSE, nous ont cette année complètement changé l’ambiance du feu.
- Et merci enfin à Serge FOLIE et à David PROTEAU, respectivement musicien auteur de la bande son pour l’un et directeur artistique chez LACROIX RUGGIERI, responsable de la composition pyrotechnique pour l’autre. La préparation de ce spectacle a été pour moi l’occasion de grands moments
de plaisir et de complicité artistique avec eux.
Ô Mamma ! était un hommage à toutes les mamans, à toutes les mamans du monde en général, et en particulier à la maman de chaque spectateur, de chacune et de chacun de vous.
Le thème pouvait paraître bateau et simple à première vue, mais, à l’usage, il s’est avéré particulièrement délicat à traiter et plein de pièges que nous avons tenté d’éviter. Oui, la composition et la mise en scène de Ô Mamma nous ont donné du fil à retordre.
Le thème de ce soir était en rupture avec les thèmes de ces dernières années. Cela, me direz-vous, c’est dans l’ordre des choses. Chaque année, en effet, à Monteux, on innove, on explore des pistes nouvelles. Il ne s’agit pas ici de mettre en valeur un site prestigieux, il s’agit de faire du feu un spectacle à part entière, un spectacle en soi, indépendant du site sur lequel il est tiré.
Les thèmes de ces dernières années étaient traités comme des contes, contes pyrotechniques certes, mais contes tout de même avec une histoire racontée qui en constituait le fil directeur. Ce soir, ce n’est pas une histoire qui a été racontée, c’est comme … une promenade autour de maman qui a été organisée ; promenade en chansons à travers les âges de la vie ; promenade en rythmes divers et variés à travers les continents du monde. Très peu de textes, beaucoup de chansons, si possible de l’émotion et un seul personnage central, mais quel personnage ! Maman !
Maman, avec laquelle on peut avoir, ça et là, par moments, des relations conflictuelles ; néanmoins Maman qui, dans l’immense majorité des cas, est la référence de l’amour et de l’accueil inconditionnel. Bienveillance, tolérance, mais aussi capacité à corriger et à éduquer sans jamais rejeter totalement, telles sont les valeurs associées à Maman.
Et là – clin d’œil de l’histoire – pour celles et ceux d’entre vous qui suivent attentivement l’actualité, notamment l’actualité de cet été – je veux parler de ce rejet de l’autre dont on parle abondamment en ce moment – le thème de notre feu d’artifice 2010 prend un relief et un sens tout particuliers. Dans la société complexe qui est la nôtre, dans cette société dure, violente, individualiste, souvent aveugle, cette société dans laquelle beaucoup de gens ont perdu leurs repères et ne savent plus ce qui est bien et ce qui est mal, … que vaut-il mieux ? Grave question. Développer les qualités maternelles de bienveillance et d’acceptation de l’autre – ce qui n’exclut aucune lucidité – ou bien vaut-il mieux diviser, trouver des boucs émissaires et désigner l’étranger comme étant responsable de tous les maux dont on souffre ? Si vous me permettez de simplifier au maximum le choix qui est devant nous, je dirais : dans la société qui est la nôtre aujourd’hui, que vaut-il mieux ? qu’est-ce qui est préférable ? qu’est-ce qui est le plus performant ? … L’amour ou la haine ?
Je ne pense pas être spécialement naïf et angélique de nature, et quand bien même je l’aurais été un jour, mes 21 ans d’exercice des fonctions de maire ont développé chez moi un certain principe de réalité. Et ce réalisme qui est le mien me fait dire sans ambiguïté que, tout compte fait, il faut préférer l’amour à la haine. La haine est stérile, stérilisante, elle ne conduit à rien de bon alors que l’amour – pas n’importe quel amour, un amour qui sait marquer des limites, un amour qui sait sanctionner quand c’est nécessaire – un tel amour ouvre des perspectives insoupçonnées et lui seul … permet de vivre ensemble. Alors, n’hésitons pas à le proclamer ce qui rapproche est préférable à ce qui divise.
Et puisque, chers amis, nous sommes à Monteux, et qu’en plus d’être maire je suis montilien, je ne peux pas ignorer la grande leçon de la légende de Saint Gens, le saint patron de ma ville. Pour ceux qui ne connaissent pas son histoire, disons que le jeune Gens, en butte à l’hostilité de ses concitoyens, vivait en ermite avec ses deux vaches jusqu’à ce qu’un loup mange l’une d’elles. Qu’à cela ne tienne ! 900 ans de sagesse populaire nous racontent que Gens a attrapé le loup et l’a attelé avec l’autre vache pour tirer sa charrue, transformant ainsi un ennemi en un utile serviteur.
Vous l’avez compris, on est bien dans le thème du spectacle de ce soir et dans son actualité politique : plutôt que condamner et rejeter, préférons canaliser et éduquer. Tel pourrait être le message de notre « Ô Mamma » de ce soir.
Sur ces bonnes paroles, en tant que maire, maire m-a-i-r-e, mes chers amis, j’ai plaisir à vous inviter à terminer cette soirée sous le signe de la convivialité et à partager tous ensemble le verre de l’amitié.