Jai trouvé le dossier du Mistral dans la corbeille de la mariée à la création de notre communauté de communes. Le Mistral était installé dans 7000 m² dentrepôt à Althen des Paluds, une des communes membres, et il cherchait un terrain pour sagrandir sans pour autant séloigner de manière à ne pas pénaliser ses employés. Nous avons pris ce dossier économique avec beaucoup de détermination dabord parce que nous aimons les défis et que nous sommes passionnés par le développement local mais aussi pour 3 raisons essentielles :
1ère raison : nous avons été très sensibles au souci de lentreprise vis-à-vis de son personnel, car toutes les entreprises ne raisonnent pas ainsi, et puis aussi bien sûr ces 70 employés étaient nos administrés. De plus, avec la croissance de lentreprise chez nous, nous étions assurés de créations demploi sur notre territoire. Tel a bien été le cas puisque, 4 ans après, lentreprise compte 150 employés.
2ème raison : une entreprise comme le Mistral, cest une taxe professionnelle intéressante. Pour un village comme Althen, le départ dune entreprise comme le Mistral, cest la perte de 20% des recettes fiscales, donc une véritable catastrophe économique. En gardant le Mistral sur la communauté de communes, par le jeu de la solidarité, non seulement on a évité la perte de TP mais pour les années à venir, on a là un gros contributeur à la croissance. Et chacun ici connaît le confort quapporte une bonne croissance à une entreprise ou à une collectivité.
3ème raison : Le Mistral nétait pas un inconnu pour nous, nous étions engagés avec lui depuis quelques années déjà et nous venions de réussir un très beau coup ensemble à Monteux en sauvant le commerce de proximité. Je nexagère pas ! Nous avons véritablement sauvé le petit commerce de Monteux !
En effet, au milieu des années 90, à Monteux, les commerces fermaient les uns après les autres. Voyant cela, jai réuni en AG tous les commerçants de la ville et je leur ai posé la question de confiance : quest-ce quon fait ? rien et vous fermez tranquillement les uns après les autres, ou bien on retrousse les manches et on prend en charge notre avenir. Une majorité sest laissé entraîner et nous avons décidé de restructurer complètement notre tissu commercial en faisant migrer tous les commerces disséminés dans les ruelles du centre ancien pour les réinstaller sur le tour de ville de manière à créer un effet galerie marchande.
Cest ainsi quau petit Coccinelle de 400 m² qui était là, on a permis de se déplacer légèrement pour ouvrir un 1200 m² en pleine ville avec mission de jouer un rôle de locomotive et denrayer lévasion commerciale vers lhypermarché dAvignon Nord. Et ça a marché, au-delà de nos espérances, le commerce de proximité a été sauvé.
Cest là, dans laction partenariale avec ma collectivité, que jai pu apprécier la culture du commerce de proximité du Mistral et de ses adhérents. Voilà les 3 raisons principales qui ont fait que nous nous sommes bougés pour garder le Mistral sur notre communauté.
Alors quavons-nous fait pour cela ? Finalement pas grand-chose, des choses simples, des choses qui sont appréciées des chefs dentreprise ! Nous avons écouté lentreprise nous exprimer ses besoins, et nous lui avons proposé deux solutions et ensuite, sans tergiverser, nous avons su prendre les décisions politiques et financières nécessaires pour écarter les difficultés techniques qui faisaient obstacle à linstallation. Je pense que notre esprit de décision et notre capacité à résoudre les problèmes techniques ont été déterminants dans le choix final du Mistral.
Là est notre propre culture de développement : nous, collectivité, nous jouons pleinement le partenariat avec les entreprises qui sont installées sur notre territoire, les entreprises savent pouvoir compter sur nous, nous sommes avec elles dans une relation de confiance et je puis témoigner que le Mistral, pour ne parler que de lui, a su et sait jouer gagnant-gagnant, car cest sa propre culture dentreprise.