Feu d'artifice 2007 : "Canta, Europa mia"

C'est un plaisir pour moi, renouvelé chaque année, d'imaginer un scénario pour le feu d'artifice de Monteux. Certes, il n'y a plus d'artificiers aujourd'hui à Monteux, mais notre réputation est encore vive et je tiens à la maintenir encore longtemps. Le feu de Monteux est un des grands feux d'artifice de France. A la différence des autres, il ne tient pas sa renommée du prestige de son site de tir, mais de la qualité de la pyrotechnie utilisée et du fait qu'il est un spectacle complet associant un texte, de la musique, des effets spéciaux et une pyrotechnie haut de gamme.

Trouver une idée, écrire un texte, imaginer les ambiances musicales et les ambiances pyrotechniques de manière à trouver la bonne respiration, c'est mon boulot ; je devrais plutôt dire "mon plaisir". Un feu, ça se respire ; il faut trouver le bon enchaînement d'une dizaine de tableaux pour mettre en haleine, donner de l'émotion, soutenir l'attention, étonner, saupoudrer de quelques pointes d'humour, marquer quelques temps forts, calmer le jeu, et puis in fine éblouir ses spectateurs au point de les laisser sans souffle.

C'est un plaisir d'échanger et de partager avec le compositeur, d'écouter et de refaire chaque morceau jusqu'à l'enregistrement final de la bande son.

Et ce plaisir est renouvelé avec le pyrotechnicien, mais là c'est plus difficile car on ne peut pas, comme avec le son, écouter au fur et à mesure qu'on compose ; il faut imaginer les effets et les plans de tir. Ce n'est que le jour J, à l'heure H qu'on voit réellement ce qu'on a imaginé. Imaginez le stress !

Un feu d'artifice doit être très structuré ; en tous cas, c'est ainsi que je le conçois ; et l'expérience montre que le spectateur, même s'il n'est pas en mesure d'analyser ce qu'il voit, est très sensible à cette structure : c'est sur elle qu'il cale ce que j'appelle "sa respiration".

La bande son a été réalisée cette année par le centre de formation Promusica sous la direction du compositeur Dominique Lièvre. L'enregistrement est aujourd'hui terminé, j'en suis très content, il est très beau et bien dans le thème !

La balle est maintenant dans le camp de David Proteau, directeur artistique des grands événements chez Lacroix - Ruggieri. A lui, la responsabilité de la mise en scène pyrotechnique. C'est lui qui va "toper" la bande son pour en faire le CD maître qui va piloter tout le feu.

Le thème du feu de cette année est l'Europe de manière à marquer le 50e anniversaire du Traité de Rome. C'est la raison pour laquelle le titre est en italien "Canta, Europa mia", "Chante, mon Europe". Ecrire un feu sur l'Europe en lui gardant un caractère festif et divertissant n'est pas nécessairement une chose aisée, loin s'en faut ! J'espère que les spectateurs du 24 août auront autant de plaisir à le regarder que j'ai eu de plaisir à l'imaginer.




Monteux, stade Bertier,
Vendredi 24 août 2007 à 22h,
Feu d’artifice

« Canta, Europa mia ! »

Scénario :,
Christian GROS (maire de Monteux)

Composition musicale :,
Dominique LIEVRE (Promusica – La Poudrière, Monteux)

Pyrotechnie :,
David PROTEAU (Lacroix-Ruggieri artificiers)

Après un prélude en forme de devinettes qui permettra à chacun de réviser sa géographie, le vrai spectacle commence.

Le décor est planté avec le premier tableau qui retrace les grandes étapes de la construction européenne. Suit une cacophonie d’opinions critiques jusqu’à la proclamation des résultats du référendum français qui tombe comme un verdict : « Oui 45%, Non 55% »; c’est la crise, l’Europe est en panne !

Sur un mode humoristique, la France se propose donc d’assumer son destin toute seule, comme une grande, mais à l’évidence elle n’est pas à la hauteur des enjeux qui se jouent entre l’Amérique, la Chine, et demain l’Inde !

C’est alors que des profondeurs montent des « non, non, non, no, nicht, …pas question d’en rester là … Europe, on te veut » et le cheminement de l’idée d’un grand pays européen est retracé de Jules César à Napoléon, en passant par Charlemagne, sans oublier Victor Hugo avec « Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, … »

Ensuite, le spectacle met en scène des jeunes qui vivent désormais l’Europe au quotidien. Circuler librement ; choisir l’endroit où l’on veut vivre, travailler, étudier, aimer ; c’est l’Europe ! Ce sont eux, ces jeunes, qui proclament « oui, oui, oui, yes, ya, yes, si … avanti Europa ! … A nous de rendre attractive cette Europe dans laquelle nous vivons, … à nous jeunes citoyens européens de nous réapproprier le projet d’une Europe politique ».

Le spectacle se termine sur le final de la 9° symphonie de Beethoven, ponctué de variations poétiques sur le thème de l’Hymne à la Joie :

« […] Plus de haine, plus de frontières,
Plus de charniers sur nos chemins,
Nous voulons d’une âme fière,
Nous forger un grand destin. »

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