Monteux, voeux du maire

Christian Gros

Le monde change. La mobilité, sous toutes ses formes, est une donnée fondamentale du monde d’aujourd’hui.

Que cette nouvelle année soit, tout à la fois, une année douce et tonique, une année de changement certes, mais un changement qui va dans le bon sens, un changement vers un monde meilleur, un monde dans lequel les hommes et les femmes qui le constituent arrivent à vivre ensemble malgré leurs différences ; enrichi, devrais-je dire, par leurs différences !

Que l’avenir nous sourie et que 2007 soit une année souriante pour nous tous et tous ceux qui nous ont chers.

Mesdames, Messieurs, chers amis,

Nous voici déjà au seuil d’une nouvelle année. C’est un plaisir pour moi et pour le Conseil municipal de vous accueillir dans notre salle des fêtes pour cette désormais traditionnelle cérémonie des vœux. Comme chaque année, il s’agit d’un moment privilégié où nous pouvons nous retrouver et rencontrer beaucoup de monde. Une page vient d’être tournée, une autre s’ouvre à nous qu’il va falloir écrire ! Mais il est difficile de parler de l’avenir.

Le monde change, il change vite, beaucoup plus vite qu’il n’y paraît. Et l’avenir fait peur à beaucoup. Pourtant le développement, le progrès, n’apportent pas que de mauvaises choses.

Savez-vous par exemple que, depuis l’an 2000, tout nouveau-né a une chance sur deux de devenir centenaire ? N’est-ce pas là une merveilleuse nouvelle ?

Savez-vous également que notre propre espérance de vie à nous - à chacun de nous dans cette salle - augmente de 3h par jour ? Le développement apporte de grands sujets de satisfaction et d’espérance.

Mais ces progrès font que le monde change beaucoup. Par exemple, la place des seniors progresse de manière très importante, et aujourd’hui il est courant que, dans une même famille, quatre générations vivent en même temps. Vivent en même temps certes, mais peut-on dire pour autant que ces quatre générations vivent le monde de la même manière. Evidemment pas ! Les références sont trop différentes !

Permettez-moi de donner deux trois chiffres amusants mais réels pour illustrer mon propos. En moins de cent ans, le temps consacré au travail, sur la durée d’une vie entière, a été divisé en moyenne par 3 : de 200.000 h de travail durant une vie on est passé aujourd’hui à 67.000 h, alors que le temps libre a été multiplié par 4 passant de 100.000 h à 400.000 h et la mobilité, elle, a été multipliée par 10, passant de 5km parcourus / jour au début du XX° siècle à 50km/jour aujourd’hui. Rien que ces changements-là, sans parler de tout le reste, bouleversent considérablement nos modes de vie, nos buts dans la vie, les liens sociaux, les sentiments d’appartenance, l’organisation même de nos territoires. Certes, ces changements sont source de liberté, mais les enjeux de la vie s’en trouvent fondamentalement modifiés, de même que nos habitudes et nos valeurs.

La mobilité est une donnée fondamentale du monde d’aujourd’hui. Il convient de l’intégrer si l’on veut comprendre quelque chose au monde qui nous entoure, et il importe d’en tenir compte dans la gestion communale.

En fait, à parler de mobilité, il ne faut pas se limiter aux déplacements, il faut parler de la mobilité en général qui concerne aussi l’habitat, les goûts, les loisirs, le mariage même : aujourd’hui, on n’en est plus vraiment à acheter ou à construire la maison de sa vie, on parle de « parcours résidentiel » et de même, on se marie de moins en moins une bonne fois pour toutes !

La grande question qui en découle, c’est la difficulté de « vivre ensemble » ! Grande question de notre société actuelle ! Comment, en effet, faire vivre ensemble, dans une même ville, des générations aussi différentes et des cultures aussi différentes, avec des références et des vécus aussi différents. Il y a vraiment là un des grands défis de la modernité. Que cela nous plaise ou que cela ne nous plaise pas, les choses sont désormais ainsi.Et, comme il y a peu de chance que la tendance s’inverse, eh bien, il faut faire avec !

A nous d’en tenir compte au niveau individuel, et également au niveau collectif de la vie publique. Il n’est plus pensable d’administrer une commune comme on le faisait, ne serait-ce que 10 ans en arrière. Trop de choses ont changé ou vont changer dans un avenir proche !

Les fêtes par exemple ! il ne s’agit pas de tout chambouler systématiquement pour le plaisir de changer ; pas vraiment ; il faut garder des dates fixes qui constituent des repères, mais à l’époque du zapping, il ne faut pas hésiter à faire varier les thèmes d’une année à l’autre, notamment si l’on veut entretenir l’intérêt pour cette fête.

C’est ce que nous faisons chaque année avec notre feu d’artifice qui contribue tant à la notoriété de Monteux : le thème varie chaque année en fonction de l’actualité. Cette année, de plus, ce qui va changer, c’est la date ! Retenez-le bien et répétez-le autour de vous : le feu d’artifice n’aura plus lieu le mardi soir, dernier jour de la fête, mais au début : le vendredi soir ! Il y a plusieurs raisons à cela : d’abord le fait que la rentrée scolaire est de plus en plus tôt et que les gens et les touristes sont plus préoccupés par la rentrée que de venir à un spectacle, et ensuite, le fait qu’en cas de mauvais temps on reportera le spectacle au lendemain soir, ce qui est plus facile si c’est un samedi que si c’est un mercredi.

Changer chaque année, c’est le cas aussi de la foire d’automne, pas en date, mais en thème, qui, désormais, sera une région française, une région différente chaque année.

Et puis, il y a les festivités de la Saint Gens. Depuis la médiévale, il y a trois ans, à l’occasion du 900° anniversaire de Gens Bournereau, les choses ont évolué, d’abord avec un « festival de la vitesse et de l’adresse » pour s’adresser à un public de jeunes, ensuite avec « des chevaux et des hommes » dans un genre encore différent. Ce qui va changer en 2007, en accord avec la Confrérie, c’est d’abord la date qui va être dissociée de celle du pèlerinage traditionnel, car il s’avère difficile de se partager et de concilier les deux. Les festivités de la Saint Gens vont donc désormais s’étaler sur plusieurs jours entre d’une part le week-end qui suit le 16 mai consacré au pèlerinage, et d’autre part, la Pentecôte, date qui a été retenue pour la grande fête populaire associée.

Chaque année, nous retiendrons un thème historique différent, et la grande saga que nous allons développer au fil des années à venir sera notre « Légende des siècles ». En 2007, le thème sera « Sacré Charlemagne ». Pourquoi Charlemagne ? me direz-vous. Eh bien parce que 2007, à Monteux, ce sera l’année de l’école : nous fêterons le centenaire de l’école Béraud, le vingtième anniversaire de l’école Ripert et nous inaugurerons la nouvelle école que nous sommes en train de construire au Quartier de Breynat.

Or, chacun sait que, traditionnellement, Charlemagne est considéré comme étant le père de l’école ; c’est lui qui a affirmé, haut et fort, que pour avoir un grand pays, il fallait des écoles ! Et, chacun sait également que l’empire de Charlemagne était particulièrement étendu ; c’était en quelque sorte, avec 1.200 ans d’avance, une préfiguration de l’Europe. Clin d’œil de l’histoire, en 2007, on célèbrera aussi le cinquantenaire du Traité de Rome, traité fondateur de l’Europe. Donc Charlemagne, à Monteux, en 2007, ce sera à la fois l’école et l’Europe.

J’aurai l’occasion de reparler de tout cela, car la Municipalité et le Comité des fêtes souhaitent impliquer un maximum de montiliens et de montiliennes dans ces festivités pour que celles-ci soient un grand moment de liesse populaire, mais aussi un grand moment de rencontres et de partages entre les habitants.

Vous le voyez, les fêtes évoluent, mais il n’y a pas qu’elles qui changent, évidemment.

Nos institutions changent, elles aussi ! L’intercommunalité a fait changer beaucoup de choses. Le regroupement de communes en communauté permet de prendre les problèmes à une autre échelle. Bien sûr, le changement n’est pas facile, il faut composer avec d’autres élus, d’autres communes, qui n’ont pas les mêmes orientations que nous. C’est certain que c’est difficile, mais on y arrive, et le bilan que nous en avons fait au cours des réunions publiques que nous avons organisées en fin d’année dernière, dans chaque commune, a témoigné des apports de la nouvelle donne intercommunale.

Politiquement, et financièrement, on peut se féliciter et se réjouir d’avoir particulièrement bien géré ce délicat virage de l’an 2000 qu’a été celui de l’intercommunalité. On pouvait redouter le pire, on en a retiré le meilleur.

Mardi prochain, 9 janvier, à 18h30, je vous convie à nouveau, toutes et tous, chers amis, dans cette même salle, pour fêter ensemble le 5° anniversaire de notre communauté de communes des Sorgues du Comtat. Nous fêterons, en quelque sorte, les noces de bois de nos 4 communes. Ce sera un grand moment !

Au-delà de nos frontières intercommunales, nous sommes également très engagés à l’échelle de notre grand bassin de vie autour d’Avignon, et nous prenons une part très active à l’élaboration des grandes orientations pour les décennies à venir. Car c’est à cette échelle, plus large, que dorénavant les décisions les plus fondamentales vont se prendre en matière de positionnement, d’aménagement, d’infrastructures et même de plan d’occupation des sols.

Ne nous voilons pas la face, les communes ne vont pas être supprimées dans les années à venir, mais de plus en plus de choses vont être décidées ailleurs, par souci d’économie de moyens et de cohérence. Si donc, nous voulons exister en tant que montiliens, si nous voulons continuer à faire entendre notre voix, il n’y a pas de miracle, il faut être présent, actif et force de propositions dans ces instances nouvelles où se décident déjà, et où se décideront de plus en plus, les grandes orientations nous concernant. C’est ce que nous faisons et ce à quoi, personnellement, je consacre beaucoup de temps !

Je ne donnerai qu’un exemple : l’opération « réouverture aux voyageurs de la voie ferrée Avignon – Carpentras ». Notre communauté de communes des Sorgues du Comtat a pris l’initiative d’organiser une journée festive, le 13 mai dernier : « la journée du train ». Ce fut un très grand succès populaire ! Aussi, pour transformer l’essai, avons-nous proposé à nos collègues de Sorgues et de Carpentras, et plus largement de toute la CoVe, d’organiser un référendum auprès de tous nos concitoyens pour sensibiliser les Pouvoirs publics à cette cause. On sait là aussi quel a été le succès de cette opération médiatique de sensibilisation. Résultat : l’Etat a accepté de revoir à la hausse le contrat 2007 – 2013 qu’il s’apprêtait à signer avec la Région de manière à y inclure le financement de la remise en état de la voie. Sans jeu de mots facile, dans cette belle victoire qui marquera dans l’avenir, notre communauté a joué un rôle déterminant de locomotive.

Continuons notre tour d’horizon, si vous le voulez bien. Sur un plan strictement communal, maintenant, qu’y a-t-il à dire ? Que le développement de la commune se poursuit, tranquillement dirons-nous. Une école est en cours de construction dans le quartier de Breynat. Les travaux de la ZAC Jules Fabre avancent au rythme de la commercialisation ; les premiers habitants ont pris possession des lieux. De manière générale, nous veillons à une urbanisation harmonieuse et équilibrée de Monteux qui contienne la croissance en intégrant naturellement les nouveaux habitants.

D’un point de vue financier, la commune se porte bien, elle est toujours en bonne santé : le développement se fait sans recours accru à la fiscalité : les impôts locaux n’ont pas augmenté depuis 11 ans, ils sont toujours les plus faibles du département dans la catégorie des villes de plus de 5.000 habitants. Le développement se fait également sans recours à l’emprunt pour la 4° année consécutive. Bref, la commune a les moyens de ses ambitions et les ambitions de ses moyens.

En fait, tout est lié ; ces bons résultats sont les fruits au long cours de notre politique de développement économique et de notre politique d’urbanisation. Là aussi, dans ces domaines du développement et de l’urbanisme, on se rend compte à quel point les choses ont changé ; la moindre question est devenue complexe du fait d’une réglementation de plus en plus serrée et du fait que tout est lié, tout dépend de tout.

La technicité est devenue un passage obligé. En parlant de technique, j’inclus bien évidemment le juridique sur lequel il n’est plus possible de faire l’impasse. Nous vivons de plus en plus dans une société judiciarisée : les normes prolifèrent, le contrôle de légalité exercé par la sous-préfecture est très vigilant, les recours des citoyens se multiplient, pour tout et pour n’importe quoi.

Tout cela fait qu’il devient de plus en plus difficile de communiquer sur les affaires publiques. Un public insuffisamment averti ne peut pas imaginer l’ensemble des contraintes qui doivent être prises en compte dans la moindre opération. C’est ainsi qu’un fossé se creuse entre le politique et le citoyen. Et ça, c’est grave ! C’est grave, car il y a là un danger majeur pour la démocratie ; c’est en effet la porte ouverte à tout démagogue, bel orateur, qui va prétendre résoudre les problèmes à coup de Yaka et de prétentions faciles qui auront le mérite, elles, d’être comprises par tout le monde sans décodeur.

Hélas, les choses ne sont pas simples ; plus rien n’est simple ! On ne peut plus exercer un mandat électif local en ce début de 21° siècle, comme on pouvait l’exercer autrefois.

Mesdames, Messieurs, chers amis, il me faut maintenant conclure. Pour cela, je vous dirai deux choses :

D’abord que 2007 va être une année importante, une année de changement – vous le savez déjà – car nous allons renouveler les plus hautes instances de l’Etat : le Président de la République d’abord et ensuite l’Assemblée Nationale. Nous allons décider collectivement de notre avenir, soyons en fiers, c’est tout à notre honneur et à l’honneur de notre démocratie. Donc votons ! Votons en notre âme et conscience pour le ou la candidate qui nous paraîtra le plus porteur ou la plus porteuse d’avenir ; mais votons !

Ensuite, puisqu’il s’agit de conclure une cérémonie de vœux, je tiens à vous souhaiter, avec tout mon conseil municipal, une très bonne année 2007. Que cette nouvelle année soit, tout à la fois, une année douce et tonique, une année de changement certes, mais un changement qui va dans le bon sens, un changement vers un monde meilleur, un monde dans lequel les hommes et les femmes qui le constituent arrivent à vivre ensemble malgré leurs différences, enrichi, devrais-je dire, par leurs différences !

Mes chers amis, souhaitons que l’avenir nous sourie et que 2007 soit une année souriante pour nous tous et tous ceux qui nous ont chers.

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