Mesdames, Messieurs, chers amis, bonsoir et bonne année.
Mes collègues élus et nos conseillers juniors s’associent à moi pour vous souhaiter une bonne et heureuse année à vous-mêmes ainsi qu’à vos proches. Que 2016 soit une belle année qui nous apporte la douceur de vivre en paix et en bonne santé.
Cette traditionnelle cérémonie des vœux est l’occasion pour les 36 000 maires de France de faire le point sur la situation de leur commune. Je n’ai pas l’intention, en ce qui me concerne, de vous tenir un discours convenu. J’aime trop dire ce que je pense pour pratiquer la langue de bois. Donc si vous le voulez bien, parlons vrai et oui, disons-le tout de suite, les temps sont durs. ! Ils sont durs pour tout le monde !
Pour les familles d’abord, c’est évident, le pouvoir d’achat a diminué ces dernières années, et ce n’est pas l’augmentation de 0,6% du SMIC en janvier 2016 qui va beaucoup changer la vie. Le chômage inquiète également les ménages. Le mécontentement est assez largement partagé et nombre de familles sont obligées d’apporter une attention toute particulière à leur budget. La consommation s’en ressent inévitablement.
Il n’est pas étonnant dans ce contexte que les commerces et les entreprises en subissent les conséquences. Oui, la vie est dure pour notre économie.
Nos associations ne sont pas épargnées non plus car elles doivent supporter à la fois la baisse des demandes des ménages et la baisse des subventions. Fort heureusement, on peut compter sur les bénévoles qui s’en occupent avec beaucoup d’abnégation et de dévouement. Ils se battent ! Je tiens à les en remercier chaleureusement.
Pour les collectivités locales enfin, et les communes en particulier, la vie est dure également. Pour redresser les comptes de la Nation, le gouvernement a réduit drastiquement nos dotations en 2015, 2016 et 2017. L’histoire ne dit pas ce qui se passera après, mais il est de plus en plus évident que plus qu’à une crise, c’est à un véritable changement de société que nous sommes confrontés. Il ne faut donc pas se contenter d’attendre des jours meilleurs, il faut s’organiser pour vivre autrement, notamment en dépensant autrement.
A Monteux, nous avons commencé à prendre nos dispositions. En 2015, nous avons mis tout le monde à contribution : familles, employés, associations de manière à faire face à cette période de vaches maigres sans avoir à réduire les services à la population, tels que la petite enfance, les écoles, les personnes âgées et handicapées. Les résultats sont encourageants, nos équilibres budgétaires ont été adaptés pour tenir ce cap. Nous tiendrons ce cap ! Je tiens à remercier tout le monde d’avoir coopéré de bonne grâce et fait les efforts demandés.
Heureusement pour nous, ces dernières années, nous avons été prévoyants. Nous avons anticipé, nous avons réalisé des investissements qui nous permettent aujourd’hui de faire face à ces restrictions financières.
C’est tout le sens de ce projet de Beaulieu en lequel si peu de gens ont cru et qui a tant été critiqué. Que n’a-t-on pas entendu ? Aussi, aujourd’hui, chers amis, ne nous privons pas de sourire quand tout le monde reconnait que Beaulieu c’est la chance de Monteux. Beaulieu c’est des finances pour la commune et des emplois pour les habitants. Vous voyez, chers amis, c’est simple, quand on crée un emploi, on ne perd pas son temps ! là est notre valeur ajoutée ! C’est ainsi qu’on avance ! Et, j’insiste, ce n’est pas parce qu’on s’occupe de Beaulieu qu’on ne s’occupe pas du quotidien des gens. Je le dis donc clairement, quoi qu’en disent ceux qui ne cherchent qu’à embrouiller tout le monde et exploiter le mécontentement des gens, oui je le dis clairement : à Monteux, certes, ça pourrait être mieux mais, tous comptes faits, on n’est pas si mal que ça. En tout cas, il faut aller de l’avant, car tout repli sur soi serait … suicidaire !
Puisque je suis sur ce registre, je tiens à dire tout aussi clairement que j’ai entendu le message des dernières élections régionales. Certes, l’enjeu n’était pas la politique locale, mais cela ne doit pas nous exonérer de faire notre autocritique. Il se trouve sans doute certains d’entre vous qui n’approuvent pas tout ce que nous faisons. C’est pourquoi, dans les mois qui viennent, j’ai l’intention d’organiser une grande enquête auprès des habitants pour nous assurer que nos réalisations sont bien comprises et que nos projets sont en phase avec les attentes des Montiliens.
Si vous le voulez bien, parlons un peu maintenant de ces réalisations et de ces projets.
Pour commencer, où en est-on à Beaulieu ? L’essentiel des aménagements qui relèvent de la communauté de communes ont été réalisés, le reste relève des investisseurs privés avec lesquels nous avons contractualisé. C’est en cours. Après les aléas de la mise en route, Splashworld se prépare pour une saison complète en 2016 avec l’embauche de 300 saisonniers. Le Parc Spirou, lui, il en est au bouclage de son plan de financement. L’objectif est toujours d’ouvrir en 2017. Les programmes d’habitations vont démarrer, j’ai signé les premiers permis de construire en 2015.
Autre réalisation importante, le train ! Eh bien, vous le savez, le train circule depuis Pâques dernier, ce grand chantier est terminé. L’office de tourisme va intégrer l’ancien bâtiment de la gare. Le quartier est aménagé, il va s’embellir et progressivement devenir plus vivant.
Déjà, dans les prochaines semaines, des travaux de rénovation vont être engagés aux Mûriers dans le cadre du « contrat de ville » que j’ai signé l’été dernier avec le Préfet et les différents partenaires.
Le Vieux Moulin sera impacté également, cela va de soi. Le trafic qui polluait le quartier est en cours de démantèlement. La police nationale a mis les gros bonnets sous les verrous pour quelques années, et continue son travail d’éradication. En parallèle, en concertation avec les habitants, des travaux ont commencé pour retrouver une vie normale dans un quartier agréable et tranquille.
En centre ville, des travaux vont démarrer devant l’église et d’autres suivront ultérieurement de manière à réhabiliter petit à petit ce vieux-Monteux et en faire un quartier coquet, résidentiel, à l’ambiance sympathique avec les artistes et artisans d’art qu’on continue à y installer. On avance, Paris ne s’est pas fait en un jour, oui, on avance patiemment, mais on avance ! Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’on ne peut pas aller plus vite car ce sont les retombées de Beaulieu qui nous permettent de financer cette réhabilitation, et qu’on ne peut pas aller plus vite que la musique.
Mais, je me répète, ce n’est pas parce qu’on travaille à ces gros chantiers qui préparent l’avenir que pour autant on néglige le quotidien. Soyez convaincus que le quotidien retient toute notre attention et celles de nos agents communaux et intercommunaux auxquels je tiens à rendre hommage ce soir car le principal problème qu’ils rencontrent, c’est l’incivisme de certains d’entre nous.
Deux grandes priorités leur ont été données : propreté et tranquillité publique. Pour la propreté, cela se traduit par :
- les sacs jaunes qui sont sortis n’importe quand et avec n’importe quoi dedans alors qu’ils sont dédiés au tri sélectif et qu’ils doivent être sortis le mardi soir.
- et les encombrants qui sont sortis en vrac directement dans la rue alors qu’il suffit de téléphoner au service ad hoc qui vient les chercher à domicile.
C’est malheureux d’en arriver là, mais il n’y a pas le choix, on ne peut pas laisser quelques je-m’en-foutistes polluer toute une ville. Alors, sachez-le : j’ai donné des consignes précises pour faire payer les pollueurs. Il ne se passe pas une semaine sans que des PV ne soient mis. Donc, chers amis, répétez-le autour de vous, aidez-nous à faire respecter ces règles élémentaires.
Il en va de même de la tranquillité publique. Parmi les plaintes que je reçois, celle qui revient le plus souvent concerne les excès de vitesse. Eh bien, sachez-le aussi la police municipale dispose désormais de jumelles. Et tous les jours, des contrôles sont effectués. Tous les jours, des gens sont verbalisés. Qu’on se le dise ! Et c’est pareil pour le non-respect du stationnement.
La vie en société impose des règles que chacun doit respecter. La police est là pour faire comprendre ceux qui ne veulent pas comprendre autrement.
Nous ne nous contentons pas de sanctionner, en même temps, nous travaillons à créer de nouvelles places de stationnement et nous allons encourager l’usage du vélo et la marche à pied. Pour cela, il faut les rendre agréables et sécurisés.
Moins de voiture, moins de dépenses pour les familles, en plus, c’est bon pour la santé et ça protège la planète. Soyons donc écolos, il y a tout à gagner ! Ce sera un des grands chantiers de l’année ; un chantier destiné à rendre la ville plus agréable. Une large concertation sera organisée à ce sujet sur un nouveau plan de circulation et de stationnement. Quand je disais au début de mon intervention que nous vivions un changement de société, cette évolution, plus économe, de nos modes de déplacement en fait partie intégrante. La ville doit être aménagée pour faciliter la vie et la mobilité des habitants, notamment des enfants et des personnes à mobilité réduite.
Après ce rapide tour d’horizon montilo-montilien, nous ne pouvons pas, dans ce monde particulier du XXIe siècle qui est désormais le nôtre, nous ne pouvons pas ignorer notre environnement intercommunal et … même au-delà. Comprenons le bien, tout est désormais lié.
Conformément à une loi récente, le Préfet vient d’engager la révision de la carte intercommunale. Son projet garde en l’état les Sorgues du Comtat. J’en ai discuté avec lui, il a reconnu le dynamisme de notre communauté et la nécessité de nous laisser le temps de stabiliser nos grands projets comme Beaulieu. Si des modifications du périmètre de notre intercommunalité devaient intervenir, elles n’interviendraient pas par fusion avec d’autres communautés, ce qui nous engagerait dans des négociations longues et compliquées mais par extension simple, au cas par exemple où d’autres communes concrétiseraient leur volonté de nous rejoindre.
En matière d’intercommunalité comme en règle générale, les problèmes doivent être traités au bon niveau où ils se posent. Les questions de proximité, routes, espaces verts, ordures ménagères, etc … sont très bien traitées par nos communautés à taille humaine, mais cela ne suffit pas ! Il n’y a pas que ça qui compte, au-delà, si l’on veut travailler efficacement sur le développement économique, le tourisme, les transports, les grands aménagements de l’espace, on doit poser ces questions à leur bon niveau, et se demander quel avenir, voulons-nous donner à ce grand espace délimité par les 3 métropoles de Lyon, au nord, Montpellier et Aix-Marseille, au sud ? Quelle ambition lui donner ? Comment le structurer pour éviter que notre bassin de vie ne soit complètement éclipsé, écrasé, par les métropoles voisines Voilà pourquoi en ma qualité de rapporteur général de la commission départementale de coopération intercommunale présidée par le Préfet, et en plein accord avec ce dernier, j’ai proposé la création d’un regroupement souple de communautés, chacune conservant son identité et son autonomie de gestion, mais fonctionnant en réseau avec les autres, cela s’appelle un pôle métropolitain, qu’il convient de ne pas confondre avec une métropole qui, elle, est une structure très intégrée et contraignante.
Si je fais, ce soir, cette ouverture géopolitique qui peut paraître à certains, bien éloignée de nos préoccupations courantes, c’est parce qu’en fait c’est à ce niveau que se jouent désormais, et de plus en plus fortement, nos conditions d’existence dans le contexte de concurrence entre les territoires qui est le nôtre.
Comment cela, me direz-vous ? Eh bien par le développement économique, – l’économie attire l’économie – par l’organisation des transports, par les bassins d’emplois qui vont avec, par l’habitat qui doit suivre, par les équipements scolaires, sanitaires, culturels sportifs également. Tout s’enchaine, tout est lié, c’est tout ça qui fait la différence dans la concurrence entre les territoires.
Plus que jamais, qui n’avance pas recule. Aujourd’hui, un pays qui n’est pas attractif dans tous ces domaines est un pays en voie de déclin, un pays qui va voir partir ses forces vives, un pays qui aura de plus en plus de difficultés à conserver ses services à la population. Vous voyez qu’on touche là les problèmes de notre vie quotidienne. On est en plein dedans.
Avec mon équipe municipale, nous voulons que les enfants de Monteux puissent continuer à vivre à Monteux, qu’ils y trouvent du travail, les services publics dont ils ont besoin, un cadre de vie de qualité. Avec mon équipe et nos techniciens nous apportons toute notre attention à la gestion quotidienne et nous veillons à satisfaire chacun et chacune de vous, mais nous avons, en même temps, le devoir de préparer l’avenir. Cela comprend aussi qu’il faut organiser la promotion de la ville à l’extérieur ; et ça ce n’est pas seulement l’affaire d’une municipalité ou d’un office de tourisme, c’est l’affaire de toutes celles et tous ceux qui sont fiers de leur ville, qui aiment ou qui ont intérêt à ce qu’elle brille : les bénévoles des associations, les chefs d’entreprise, les commerçants et artisans, les agences immobilières, les hébergeurs de tourisme, etc Alors voyez-vous, chers amis, – je rêve, mais en même temps c’est un appel que je lance – j’aimerais trouver des volontaires pour constituer un club des ambassadeurs de Monteux, à la manière d’un club sportif qui s’entoure d’un club de supporters.
Pour gagner, on a besoin de dynamisme, de professionnalisme, de qualité. Il n'y a plus de place pour l'amateurisme.
Avec la Chambre de commerce et Monteux cœur de ville, nous avons engagé les commerçants dans une démarche qualité intitulée « esprit client ». Les commerçants ont bien compris que les parcs d’attraction qui s’installent à Beaulieu vont être des locomotives économiques pour notre territoire et qu’il est donc stratégique de se préparer à capter cette nouvelle clientèle touristique tout en fidélisant la clientèle locale. Voilà, Mesdames, Messieurs, chers amis, c’est tout ça gérer une commune, tout ça et même un peu plus. Et tout cela, aujourd’hui - paradoxe ! - nous devons le faire dans un climat national très particulier,
- un climat fait de pessimisme, de perte de confiance, de mécontentement général vis-à-vis des politiques publiques dont on attend toujours plus qu’elles ne donnent,
- un climat fait aussi de peur, peur du terrorisme suite aux abominables attentats de 2015. Je pense à ces victimes innocentes qui ont marqué nos esprits pour longtemps et auxquelles j’adresse ce soir une pensée ainsi qu’à leurs familles endeuillées ;
- oui, nous baignons dans un climat qui incite à se replier égoïstement sur soi, à jalouser les autres, à devenir raciste et xénophobe…
bref un climat particulièrement délétère où il devient tout particulièrement acrobatique de parler de vivre ensemble.
Et pourtant, c’est de « vivre ensemble » que j’aimerais vous dire quelques mots pour terminer mon propos, car après les mouvements d’humeur, après l’exaspération, après la révolte il faut être … réaliste, dépassionner les débats et comprendre que personne n’a de baguette magique pour résoudre avec des YAKA toutes les tensions de notre société de plus en plus complexe - non personne n’en a ! - et surtout pas ceux qui prétendent en avoir une. Aussi, sachons raison garder !
La base du « vivre ensemble », c’est la justice. La règle doit être la même pour tous, pas de passe-droits, égalité de traitement pour tous ceux qui respectent les lois de la République. On a des droits parce qu’on a des devoirs et qu’on s’en acquitte correctement. On doit être transparent et intransigeant là-dessus de façon à écarter toute désinformation et toute exploitation abusive par ceux qui ont intérêt à nous diviser.
Tel est mon message de fin : « même si c’est difficile, même si on n’en a pas envie tous les jours, soyons des artisans de paix, évitons de jeter la pierre aux autres, respectons-nous mutuellement, retrouvons la fierté d’être Français, gardons confiance en la France, notre pays en a vu d’autres ! retrouvons notre enthousiasme, nous surmonterons nos difficultés actuelles comme nous avons surmonté les autres. Travaillons pour que la vie à Monteux soit agréable et apaisée. Apprenons à vivre en bonne harmonie les uns avec les autres.
Plus que jamais, souvenons-nous de notre devise : Unitas fortitudo, l’union fait la force.
Et cette devise, mes chers amis, mettons-la en œuvre chaque jour qu’il nous sera donné de vivre pour que, grâce à nos efforts conjugués, 2016 fasse vraiment de Monteux, le pays des gens heureux.
Vive Monteux Vive la République, Vive la France
1 De Monique L. -
Un Maire qui aime sa ville et qui a pour elle une vision lointaine. Maintenant qu'on entend partout parler de Beaulieu, c'est bizarre, il n'est plus question d'idées pharaoniques! Bonne année et meilleurs vœux pour tous.
2 De Monique A -
Voici le message d'une autre Monique que vous connaissez, Monsieur Le Maire. Il est malheureusement moins joyeux.
Pouvons-nous nourrir un maigre espoir de voir la rue Jules Fabre faire honneur un jour à M. Jules Fabre et cela sans artifices ?
Une rue propre où les poubelles ne traînent pas devant le béton gris d'un local, où la chaussée est en bon état et ralentit les automobilistes pressés de prendre la voie rapide, où les trottoirs permettent aux enfants de se rendre en toute tranquillité à l'école et aux personnes handicapées d'aller au parc sans crainte, aux promeneurs du dimanche d'aller faire quelques courses ou un tour de vélo, une haie d'arbres entretenus et ne privant pas les voisins du soleil et ne gênant pas les parkings, un canal en bon état (sous pression ou pas) ... Nous en rêvons depuis 10 ans (date des premiers travaux de la ZAC). Qu'avez-vous prévu sur le budget 2016 des Sorgues du Comtat pour cela ?