Mesdames, Messieurs, chers amis Merci d’être là ce soir, Votre présence nous fait chaud au cœur.
Merci d’avoir répondu à notre appel en urgence pour partager notre indignation et notre révolte, communier dans l’émotion qui nous étreint et assurer les familles des victimes de notre totale solidarité.
Hier la France a été touchée par l’horreur ! Les barbares ont fait 12 morts, et 66 millions de blessés. Nous tous présents ici ce soir, nous sommes profondément blessés dans notre humanité.
(minute de silence)
J’ai tenu à ce que nous nous retrouvions en ce lieu précis, devant la Mairie, devant la maison commune, sur cette Place des Droits de l’Homme, pour bien marquer que notre République est laïque au meilleur sens du terme et qu’à ce titre elle garantit à chacun d’entre nous la liberté d’expression, dont la liberté de la presse ainsi que la liberté religieuse, c’est-à-dire la liberté de croire ou de ne pas croire.
C’est pourquoi, j’ai tenu également ce soir à être accompagné de Marcel BARTHEE, président des anciens combattants en hommage à tous les soldats morts pour la liberté de notre pays ainsi que par les représentants des principales communautés religieuses :
- Le Père Pascal Molem, curé de Monteux
- Le Docteur Meyer Benzecrit, président du consistoire israélite, représenté par Alain Freund
- Monsieur Khalid Belkhadir, président du conseil régional du culte musulman de la région PACA
- Le Pasteur Bernard Russo, représentant la communauté protestante, qui m’a demandé d’excuser son absence ce soir en m’assurant de son soutien le plus total.
La haine a frappé, … soi-disant au nom de la religion. La vérité est que la religion a été instrumentalisée par des criminels.
Chaque représentant religieux vous dira que la religion n’a rien à voir avec le crime. Il vous dira qu’on ne répond pas à la haine par la haine pas plus qu’on ne répond à la barbarie par la barbarie.
Réfléchissons à qui profite le crime – oui, à qui profite le crime ? – et ne tombons pas dans le piège grossier des terroristes. Veillons à ce que notre juste colère, notre juste indignation n’emportent pas certains d’entre nous dans un rejet et une hostilité à l’égard de tous les musulmans de France et réciproquement, les musulmans contre les chrétiens ou les juifs. Ainsi se creuserait le fossé qu’ils rêvent d’ouvrir entre nous. Allumer la haine entre les Français, susciter par le crime la violence entre les communautés, voilà leur dessein.
Gardons-nous des amalgames injustes et des passions fratricides Personne ne veut d’une nouvelle guerre des religions. Bien au contraire, par notre rassemblement de ce soir, marquons notre volonté de rester unis, marquons notre attachement à la valeur la plus essentielle de notre République : le respect de l’autre. Profitons de notre émotion partagée pour nous engager dans la voie de la compréhension mutuelle, dans la voie du dialogue.
Disons NON à tous les extrémismes.
Apprenons à vivre ensemble, apprenons à vivre en paix, apprenons à nous respecter les uns les autres.
Que la fraternité ne reste pas un simple mot inscrit au fronton de nos édifices publics, mettons-la en œuvre chaque jour de notre vie. C’est la meilleure réponse humaine que nous puissions donner à ce crime horrible.
Ainsi la mort absurde de ces 12 victimes prendra un sens fort. De victimes, ils deviendront héros et martyrs. Nous leur devons cet hommage posthume.