Christian Gros

PISA : ces quatre lettres font la une de l’actualité depuis quelques jours. Elles signifient Programme International de Suivi des Acquis des élèves. Ce programme consiste en une évaluation régulière des systèmes éducatifs de 65 pays.

Dans la dernière enquête publiée qui porte sur la période 2003 – 2012, la France perd trois places et se retrouve en 25ème position. A peine les résultats connus, des politiques de tous bords s’en sont saisi pour dénoncer la « ruine », la « chute » ou « l’échec » de notre école. Comme tout excès, ceux-ci n’honorent pas leurs auteurs.

L’enquête PISA ne porte en effet que sur quelques critères – les mathématiques, la lecture, la culture scientifique – et la France se maintient dans la moyenne haute du classement. Il n’y a donc pas lieu de « s’auto-flageller ».

En revanche, elle fait clairement apparaitre une baisse du niveau des élèves français entre 2003 et 2012, notamment en maths, et l’incapacité de l’école républicaine à corriger les inégalités sociales. Voilà qui démontre, une fois de plus, la nécessité de réformer l’enseignement primaire et secondaire.

A l’école primaire, la réforme des rythmes va dans le bon sens.

J’entends parfois dire qu’elle consiste seulement à proposer aux enfants des ateliers « gommettes » ou « dessin ». C’est une caricature et ce n'est pas en caricaturant voire en dénigrant qu'on fait avancer. L'objectif premier de la réforme est de permettre aux enfants de mieux apprendre les matières principales. Nul besoin d’être un grand pédagogue pour savoir qu’il est plus facile aux enfants d’apprendre à lire, écrire ou compter le mercredi matin à 9h que le soir à 16h, après une journée déjà très chargée. La concentration n’est pas la même.

Deuxième intérêt de la réforme des rythmes scolaires : en proposant aux enfants des activités périscolaires de qualité (théâtre, escrime, danses…), comme c’est le cas à Monteux, on leur permet de découvrir de nouveaux centres d’intérêt. Pour certains, c’est la seule occasion de pratiquer une activité sportive ou culturelle.

La réforme des rythmes scolaires est une étape importante dans l’amélioration de notre système éducatif. Il faut maintenant réformer les programmes et améliorer la formation des enseignants afin qu’ils puissent exercer leur difficile mais indispensable mission, dans les meilleures conditions.