Réhabilitation du centre ancien de Monteux

Depuis de nombreuses années, nous travaillons à la réhabilitation de notre centre ancien. C’est une opération de longue haleine dont nous avons franchi une étape importante ce week-end, à l'occasion de notre fête sur le thème des années folles. Nous avons fait le choix de réaliser des « trompe-l’œil ». Il y en a une trentaine pour l’instant, mais d’autres suivront dans les mois qui viennent.

Réhabiliter le centre n’est pas chose facile, c’est un véritable parcours du combattant. A Monteux, je ne suis pas le premier maire à y avoir pensé. Déjà, dans les années 60, le Sénateur-Maire Edouard Grangier voulait aérer le centre en faisant une large « trouée » de la place de la Mairie jusqu’au boulevard Maréchal Foch, il n’a jamais réussi à concrétiser. Depuis ce temps-là, les contraintes techniques, juridiques et financières qui pèsent sur la réhabilitation du centre n’ont pas diminué, bien au contraire.

J’entends souvent dire : « y’a qu’à démolir, y’a qu’à élargir les rues, y’a qu’à créer des parcs… ». Hé bien non, ce n’est pas aussi simple.

Dans les années 1990, des commerces étaient encore installés ici. C’était une époque ! Ces commerces ont fermé leurs portes soit avec le départ à la retraite de leurs propriétaires, soit par la migration des plus jeunes sur le tour de ville. Là, dès leur sortie, ces derniers ont vu leur chiffre d’affaires doubler voire tripler. Imparable !

La particularité du centre ancien de Monteux tient à sa structure moyenâgeuse. C’est une chance sur le plan historique mais il faut reconnaître qu’aujourd’hui un labyrinthe de petites rues étroites n’est plus adapté aux habitudes de vie moderne. Notre volonté de réhabiliter y était – elle est toujours là – mais très vite, on s’est heurté à la réglementation et aux architectes des Bâtiments de France qui nous ont imposé des études qui débouchaient sur des études : historiques, archéologiques, architecturales, sociologiques, tout y est passé avec interdiction de démolir pour aérer de manière à conserver la structure moyenâgeuse du centre.

Pendant ce temps, au gré des opportunités, la commune a acheté des immeubles pour constituer des « îlots » et faire réaliser des rénovations d’ensemble. Ce fut le cas de la Boucherie Gonnet, de la charcuterie Girard, des magasins Richaud, Azard et Ruel, .... Nous avons installé la police municipale et la bibliothèque pour tous, nous avons construit le foyer des têtes blanches intra-muros et réhabilité la Place Saint Gens, le square de l’église, la Place de la Glacière et la Place Jean Jaurès. D’autres réalisations vont suivre encore comme l’îlot face à l’église qui est programmé pour les prochains mois.

Tout cela prend beaucoup de temps. Certes, nous aurions pu employer la méthode forte en expropriant les propriétaires récalcitrants, mais nous avons fait le choix de la concertation et de la patience, un choix plus long mais moins traumatisant.

L’étape actuelle a pour but de redonner une attractivité à notre centre ancien. Il est illusoire de penser installer aujourd'hui des commerces de proximité. S’ils sont partis, c’était par manque de passage ; certains ne reviendront que si, à nouveau, il y a du passage. De même, les investisseurs privés n’investiront dans le centre que si des gens ont envie d’y vivre.

Voilà ce qui motive notre initiative. Nous voulons donner envie aux gens de se balader dans le centre ancien en faisant un atout des contraintes de ce dernier.

La traversée de Métiers d’art s’étend de la place de la Glacière à la place Alphonse Reynaud, elle accueille déjà trois artisans d’art. Nous allons continuer à en installer d'autres en partenariat étroit avec la Chambre des métiers de Vaucluse qui a inauguré le mois dernier sa route des métiers d’art. Sur la Place de la République, l’Association familiale qui occupe l'ancien café va être relogée pour laisser la place à un show-room où les artisans d’art régionaux pourront exposer et vendre leurs œuvres.

Si j’en juge par les échos de la fête, ces trompe-l’œil commencent à réconcilier les Montiliens avec leur centre historique. La dynamique ne fait que commencer, nous allons nous employer activement à l’entretenir et à la développer par des animations régulières ... et pour cela, il faut l'aide et la participation de tous !

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