La fin de Ruggieri à Monteux

Dans le cadre de notre groupe des amis de la mémoire, Raymond Chabran, maire honoraire de Monteux, me rappelait qu'au début de années 80, le patron de Ruggieri était fier d'avoir construit aux Confines à Monteux, le plus grand centre de production pyrotechnique d'Europe.

La réalisation de ce rêve de passionnés de la pyrotechnie était en fait une funeste erreur de stratégie.

La concurrence de l’Asie du Sud Est (entre autres) était imparable, elle produisait des produits de qualité vingt fois moins chers que les produits français. Le groupe financier Fimalac qui a racheté Ruggieri peu après la mise en service du site des Confines a vite compris que le métier avait complètement changé. Il en a tiré rapidement les conséquences : de producteur d’artifices, Ruggieri est devenu un organisateur de spectacles achetant les meilleurs produits sur le marché mondial en se contentant de produire seulement les pièces haut de gamme pour honorer sa signature. Après avoir redressé l’entreprise en réduisant notamment les effectifs et les frais de gestion, le groupe Fimalac a revendu sans tarder Ruggieri à son concurrent de toujours « le groupe Lacroix » installé dans la région toulousaine. Ce dernier, en quelques années, a rapatrié sur ses propres sites tous les équipements basés sur Monteux, de manière à limiter ses frais de structure.

Contrairement à ce qui a pu être dit, ce n’est pas la crue de la Grande Levade de 1992 qui a fait renoncer au projet grandiose du site des Confines mais l’inadaptation d’un outil de production à la dure réalité économique de la concurrence internationale, ainsi d’ailleurs que la réduction drastique des commandes militaires.

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