Vendredi dernier à la CoVe, débat régional sur les enjeux de l'intercommunalité organisé par l'AdCF (Assemblée des Communautés de France). Occasion intéressante d’échanger au plus près du terrain sur la question essentielle de la recomposition territoriale de la France. 15 communautés de la région PACA étaient représentées, une centaine de personnes étaient présentes. A la tribune pour débattre, Christian GONNET président de la CoVe, Marie-José ROIG qui s'est faite représenter au dernier moment par Xavier BELLEVILLE vice président du Grand Avignon et moi-même.
Xavier BELLEVILLE a été brillant, mais il a un peu trop souvent botté en touche à mon goût pour rester au niveau des généralités. Je peux comprendre qu'il n'avait pas les coudées franches. C'est pourquoi j'ai regretté l'absence de Marie-José ROIG et de n'avoir pu discuter de manière plus précise de nos conceptions respectives de l'intercommunalité et de sa mise en oeuvre.
Parmi les sujets abordés, la question de la pertinence des périmètres. Le Président fondateur de l’AdCF, Marc Censi, ne se lasse pas de le rappeler : à ce jour, personne n’a été capable de dire ce qu’est réellement un périmètre pertinent. Je pense personnellement que les périmètres doivent être revus ; 70% des présidents le disent, je fais partie de ceux-là. Je pense aussi que cette remise en question ne doit pas se faire par la contrainte, mais par la concertation, la négociation et la persuasion.
C’est la raison pour laquelle, je me félicite de l’initiative de l’Association des Maires du Vaucluse d’organiser des Etats Généraux de l’intercommunalité. C’est l’esprit même de la loi Chevènement – la libre association des communes – qui veut que les élus soient capables de se parler et de s’entendre sur la "pertinence" des périmètres sans attendre que le Préfet, ou qui que soit d’autre, n'ait à le faire à leur place.
On entend dire ici et là que « plus la structure est grosse, plus elle est puissante ». Cette idée est souvent présentée comme une vérité révélée, alors qu’elle n’est pas prouvée du tout ; il y a de nombreux contre-exemples. Certes, une certaine taille critique est souhaitable, mais plus que la taille de la structure, ce qui me paraît essentiel c’est la qualité des hommes et des femmes qui la composent, c’est la volonté partagée, c’est l’envie de gagner ensemble, c’est l’ambition du projet intercommunal et la capacité à le mettre en œuvre, en bonne intelligence avec l'ensemble de son environnement. Bref, l'essentiel c’est la gouvernance.