Centenaire de l'école béraud

C’est lors d'une cérémonie pleine d'émotion que nous avons célébré le centenaire de cette magnifique école Béraud, fleuron du plus pur style Jules Ferry.

Pour lire mon discours, cliquez sur le lien ci-dessous ...

A travers cette école, c’est l’école de la République en tant qu’institution que nous fêtons ce matin ainsi que la belle mission de formation du citoyen qui lui a été assignée dès l’origine.

Le plaisir que j’éprouve est triple et empreint d’émotion du fait qu’il prend racine dans mon vécu personnel.

Tout d’abord, en prenant la parole devant cette école, j’ai quelques difficultés à contenir mon émotion car je me souviens que c’est ici même, en 1979, avec la double casquette de Président de la société des écoles laïques et de Président du conseil des parents d’élèves, que j’ai débuté ma vie publique à Monteux.

Les visages de tous les compagnons de route de cette époque me reviennent en mémoire ainsi que l’enthousiasme et l’esprit militant qui nous animaient. Nous gérions le restaurant scolaire associatif que nos lointains prédécesseurs avaient créé.

En 1980, nous avons créé l’école de la nature pour pallier l’absence de loisirs organisés pour les enfants de Monteux.

Ensuite en 1981, nous avons acheté un car et embauché un chauffeur à temps plein et pendant quelques années nous avons apporté ce service de transports à très bas prix aux écoles et aux associations périscolaires du département.

Nous avons mis en place nombre d’activités périscolaires, organisé des classes nature, embauché 2 animateurs nature qui apportaient leurs compétences aux écoles et au centre de loisirs.

J’ai plaisir aujourd'hui à rendre hommage à tous ces parents engagés qui, au fil des années, se sont relayés pour assurer le rayonnement de l’école publique et lui apporter des moyens en lui consacrant des trésors de dévouement.

Ce bénévolat, cet engagement citoyen a tendance à s’étioler en ce début de XXI° siècle.

Raison de plus pour rendre un hommage appuyé à tous ces travailleurs de l’ombre du passé et à celles et ceux qui, aujourd'hui, portent encore le flambeau.

Ma deuxième raison de plaisir de ce matin tient à ma propre carrière d’enseignant.

Ce métier, je l’ai appris sur les bancs de l’école normale d’instituteurs d’Avignon, ce véritable séminaire laïque dans lequel étaient formés les hussards de la république qu’étaient autrefois les instituteurs et les institutrices.

Je fais partie de ces nostalgiques qui regrettent la qualité de la formation qui était dispensée dans ces écoles normales et le sens de la responsabilité, le sens de l’engagement citoyen qui y était inculqué.

Certes ma carrière, je ne l’ai pas faite à l’école, mais à l’Université où j’ai assuré une direction de Faculté ; il n’en reste pas moins que mon vécu personnel d’enseignant me rend sans doute plus sensible qu’à d’autres la grandeur du métier d’enseignant.

Ce n’est donc pas sans émotion que je tiens à rendre un hommage tout particulier à tous les enseignants, hommes et femmes, qui se sont relayés dans cette école Béraud pour apporter instruction et éducation à des générations de jeunes montiliens.

Ma troisième raison de plaisir et d’émotion en même temps tient au mandat de maire que les montiliens m’ont confié.

En effet, en célébrant ce centenaire de l’école Béraud, et en mesurant ainsi la place de cette école dans la cité durant ses 100 ans d’existence, je ne puis pas oublier qu’avec mon équipe municipale nous sommes en train de construire une nouvelle école dans le quartier de Breynat.

Cette quatrième école publique ouvrira ses portes en septembre prochain.

Pour une équipe municipale, construire une école est une tâche exaltante, surtout quand on pense à tous les services qu’elle va rendre et quand on se dit que, dans cent ans peut-être, nos arrière-petits-enfants se réuniront comme nous pour fêter l’événement.

Je pense que ce n’est pas mon prédécesseur Raymond Chabran, aujourd'hui maire honoraire, qui me contredira, lui qui, il y a une vingtaine d'années, a vécu la belle aventure de construire la troisième école de Monteux, l’école Marcel Ripert.

Permettez-moi donc aujourd'hui, Mesdames et Messieurs, de rendre hommage aux élus de l’époque qui ont construit ce magnifique bâtiment ainsi qu’à tous les élus qui se sont succédés et qui, eux aussi, ont œuvré pour donner à nos écoles les moyens de remplir leur belle mission auprès des enfants de Monteux.

Parents d’élèves, bénévoles associatifs, enseignants, élus, tous, chacun dans son rôle, tous ont apporté leur contribution au service de nos enfants. Contempler avec une perspective de 100 ans de recul cette chaîne de bonnes volontés et de dévouements donne tout son sens à l’engagement professionnel des uns et à l’engagement citoyen des autres.

Je pense que tous les anciens élèves de cette école Béraud, présents ici ce matin, sont sensibles à cette chaîne de dévouement qui a fait qu’ils ont reçu ici, sur les bancs de cette école, un enseignement et une éducation de qualité.

Je terminerai mon allocution en parlant maintenant du Sénateur Béraud, de son engagement politique et militant pour cette école laïque, obligatoire et gratuite naissante, durant les années héroïques qui ont suivi le vote des lois sur l’école de Jules Ferry.

Auguste Béraud était une figure haute en couleur, un redoutable tribun, comme j’ai pu en juger par les discours et les documents que m’a confiés son arrière petite fille Michèle Morelli, aujourd'hui conseillère municipale.

Je puis vous assurer qu’en ces temps anciens, l’école était au cœur du débat public, au coeur des affrontements entre les Blancs et les Rouges.

Les joutes politiques d’aujourd'hui sont assurément bien fades par rapport à ce qu’elles étaient en ce début du XX° siècle.

En 1907 donc, c’est une foule immense qui était réunie ici même pour inaugurer le buste en bronze de ce bon sénateur Béraud dont on avait donné le nom à l’école.

Plus tard, pendant la deuxième guerre mondiale, ce buste en bronze a été prélevé par l’envahisseur allemand, tout comme celui de Nicolas Saboly sur la Place de l’Église ou la statue de Jean Althen à Althen des paluds.

Un buste en pierre de mauvaise facture a ensuite été mis là sur le socle à la sortie de la guerre.

C’est grâce à la communauté de communes des Sorgues du Comtat que, depuis quelques années, nous reconstituons notre patrimoine artistique.

Hier Jean Althen et Nicolas Saboly, ce matin Auguste Béraud.

Ce buste en bronze est l’œuvre de Noël Pourtal, un sculpteur qu’on aime bien à Monteux puisqu’il est également l’auteur de la Fontaine des droits de l’homme sur le Parvis de la Mairie et du buste en bronze de Nicolas Saboly sur la Place de l’Église.

J’espère Mesdames et Messieurs que vous apprécierez la puissance qui émane de ce buste et qui traduit magnifiquement la personnalité du Sénateur Béraud, authentique force de la nature.

Je remercie les descendants du Sénateur d’être présents ce matin et de nous accompagner dans cette inauguration du buste de leur honorable ancêtre.

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