Intervention de Jean TRILLES, Président de l'Union des commerçants de Vaucluse, AG du 26 mars 2007 à Monteux

Dans son discours introductif au débat sur le commerce de proximité en Vaucluse, Jean Trilles exprime sa foi en le commerce de centre ville et la nécessité de s'organiser efficacement pour lui rendre sa dignité.

Le commerce de centre ville a-t-il encore un avenir en Vaucluse ? J’y crois résolument, j’y crois fermement. J’y crois pour trois raisons :

- Première raison : notre présence dans nos centre villes, même si elle est menacée comme je l’indiquais, est encore forte et ce dans de nombreuses villes de notre département.

- Deuxième raison : la qualité de vie de nos villes, si elle dépend du travail au quotidien de nos élus, des investissements fait par nos communes, et j’y reviendrai nos communautés de communes ou d’agglomération, repose aussi sur notre énergie, notre présence, à nous commerçants.

- Troisième raison : les exemples existent, et celui de Monteux qui nous accueille aujourd’hui en est un, pour nous montrer que la disparition du commerce de centre ville n’est pas une fatalité.

Simplement, ce n’est pas chaque commerçant tout seul, ce n’est pas chaque association de commerçants en agissant de façon isolée qui peut relever ce défi. Pas plus que les élus de nos villes sans notre appui et notre implication.

Par contre, nous pouvons agir ensemble, union des commerçants de Vaucluse, association de commerçants locales et élus. Mais il faut pour cela tenir compte des évolutions de notre paysage institutionnel. Depuis 1999, la loi a transféré la compétence économique aux intercommunalités, les communautés de communes et d’agglomération. Depuis 2000, notre département a assisté à la naissance de pas moins de 18 communautés, comme celle des Sorgues du Comtat autour de Monteux. Nous pouvons certes continuer à rencontrer nos élus communaux, pour les sensibiliser à nos problèmes. Mais de plus en plus de compétences, des compétences qui nous concernent comme le développement économique, les travaux de voirie, l’action foncière sont transférées aux communautés en question. Je vous pose deux questions :

- faut-il que l’action de ces communautés se limite à soutenir la création de zones d’activités en périphérie ?

- devons-nous ignorer les intercommunalités sous prétexte qu’elles ne pensent pas encore à nous et sous prétexte qu’elles nous ignorent ?

Ce n’est pas le défaitisme qui m’anime. Je crois que nous devons solliciter ces communautés, leur proposer de penser à nous et à nos centres villes.

Ma proposition est à la fois simple et ambitieuse : faisons en sorte que les communautés investissent dans leurs centres villes, dans nos centres villes, comme elles le font dans les zones artisanales, dans les zones industrielles et dans les zones commerciales. Proposons-leur un programme de relance des centres villes.

Mettons nos compétences en commun. Proposons aussi d’y travailler ensemble, en créant un groupe de travail commun aux élus, commerçants, à la CCIV et à la chambre des métiers dans chaque communauté. Il ne s’agit pas de décider à la place des élus, mais simplement de réfléchir et d’agir dans la même direction, et de faire profiter nos décideurs de notre expérience de commerçants.

Je crois que ceci ne relève pas d’une « aide individuelle à commerçant en détresse », mais d’une démarche d’intérêt général, car nos commerces participent largement à la qualité de vies de nos communes, de nos intercommunalités. Sans eux, le risque est grand de les voir se transformer en communes dortoirs.

Veillons aussi à ce que les moyens mis à la disposition des associations de commerçants et de l’UCV soient renforcés. La mise en place d’un fond d’aide au développement commercial est une nécessité dans chaque intercommunalité. La communauté doit y participer, et je pense que celle-ci aussi, sous condition, pourrait solliciter les grandes surfaces qui sont sur son territoire.

Je suis peut-être trop ambitieux me direz-vous… Je crois au contraire que pour réussir à redresser la barre, il faut un projet qui nous mobilise tous, élus intercommunaux et commerçants. La relance des centres villes et du commerce de centre ville dans notre département peut, doit être notre projet commun.

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