Le commerce de centre ville a-t-il encore un avenir en Vaucluse ? Jy crois résolument, jy crois fermement. Jy crois pour trois raisons :
- Première raison : notre présence dans nos centre villes, même si elle est menacée comme je lindiquais, est encore forte et ce dans de nombreuses villes de notre département.
- Deuxième raison : la qualité de vie de nos villes, si elle dépend du travail au quotidien de nos élus, des investissements fait par nos communes, et jy reviendrai nos communautés de communes ou dagglomération, repose aussi sur notre énergie, notre présence, à nous commerçants.
- Troisième raison : les exemples existent, et celui de Monteux qui nous accueille aujourdhui en est un, pour nous montrer que la disparition du commerce de centre ville nest pas une fatalité.
Simplement, ce nest pas chaque commerçant tout seul, ce nest pas chaque association de commerçants en agissant de façon isolée qui peut relever ce défi. Pas plus que les élus de nos villes sans notre appui et notre implication.
Par contre, nous pouvons agir ensemble, union des commerçants de Vaucluse, association de commerçants locales et élus. Mais il faut pour cela tenir compte des évolutions de notre paysage institutionnel. Depuis 1999, la loi a transféré la compétence économique aux intercommunalités, les communautés de communes et dagglomération. Depuis 2000, notre département a assisté à la naissance de pas moins de 18 communautés, comme celle des Sorgues du Comtat autour de Monteux. Nous pouvons certes continuer à rencontrer nos élus communaux, pour les sensibiliser à nos problèmes. Mais de plus en plus de compétences, des compétences qui nous concernent comme le développement économique, les travaux de voirie, laction foncière sont transférées aux communautés en question. Je vous pose deux questions :
- faut-il que laction de ces communautés se limite à soutenir la création de zones dactivités en périphérie ?
- devons-nous ignorer les intercommunalités sous prétexte quelles ne pensent pas encore à nous et sous prétexte quelles nous ignorent ?
Ce nest pas le défaitisme qui manime. Je crois que nous devons solliciter ces communautés, leur proposer de penser à nous et à nos centres villes.
Ma proposition est à la fois simple et ambitieuse : faisons en sorte que les communautés investissent dans leurs centres villes, dans nos centres villes, comme elles le font dans les zones artisanales, dans les zones industrielles et dans les zones commerciales. Proposons-leur un programme de relance des centres villes.
Mettons nos compétences en commun. Proposons aussi dy travailler ensemble, en créant un groupe de travail commun aux élus, commerçants, à la CCIV et à la chambre des métiers dans chaque communauté. Il ne sagit pas de décider à la place des élus, mais simplement de réfléchir et dagir dans la même direction, et de faire profiter nos décideurs de notre expérience de commerçants.
Je crois que ceci ne relève pas dune « aide individuelle à commerçant en détresse », mais dune démarche dintérêt général, car nos commerces participent largement à la qualité de vies de nos communes, de nos intercommunalités. Sans eux, le risque est grand de les voir se transformer en communes dortoirs.
Veillons aussi à ce que les moyens mis à la disposition des associations de commerçants et de lUCV soient renforcés. La mise en place dun fond daide au développement commercial est une nécessité dans chaque intercommunalité. La communauté doit y participer, et je pense que celle-ci aussi, sous condition, pourrait solliciter les grandes surfaces qui sont sur son territoire.
Je suis peut-être trop ambitieux me direz-vous Je crois au contraire que pour réussir à redresser la barre, il faut un projet qui nous mobilise tous, élus intercommunaux et commerçants. La relance des centres villes et du commerce de centre ville dans notre département peut, doit être notre projet commun.