Dans les coulisses de Charles et Alice

Effectivement, ce n’est pas facile d’être maire car on est amené à faire des choses importantes, sans pour autant communiquer dessus ; tout simplement parce qu’on considère que c’est un travail que l’on doit faire et qu’on n’a pas à s’en glorifier. Résultat : ce qu’on fait n’est pas su, pas compris et en cas de problème tout le monde vous tombe dessus et vous reproche de n’avoir rien fait.

Exemple d’actualité : Qu’est-ce que j’ai fait pour l’entreprise Charles et Alice et ses employés ?

Pas question pour moi de polémiquer, voici seulement des faits.

A la fin du précédent mandat municipal, j’ai reçu le PDG de l’entreprise qui est venu m’expliquer que pour faire face à son développement il avait besoin de construire une nouvelle unité de production de 6.500m², qui pourrait être suivie de deux autres constructions de même taille dans un proche avenir si le marché se confirmait. Il a ajouté que si Monteux n’était pas en mesure de répondre à son besoin dans des délais très courts, il se développerait sur son autre site, dans la Drôme. Je n’ai pas eu à réfléchir longtemps pour comprendre l’enjeu en termes de perte et de création d’emplois.

J’ai décidé de relever le défi et avec les techniciens des Sorgues du Comtat connus pour leur dynamisme, c’est en un temps record que nous avons trouvé des terrains, que nous les avons achetés, viabilisés, et que nous avons obtenu toutes les autorisations nécessaires avec la bienveillance du Préfet et de surcroît une aide financière substantielle dans le cadre du Plan de relance de l’Etat.

Pari gagné ! Merci à toutes celles et à tous ceux qui se sont mobilisés pour que cette entreprise historique, patrimoine économique de Monteux, fleuron de l’agroalimentaire moderne, reste à Monteux, s’y développe et crée des emplois. Un ministre est venu constater le bon usage des fonds du Plan de Relance et se féliciter du positionnement de l’entreprise sur 2 points forts : le BIO et les circuits courts. C’était avant Noël !

Alors oui, en ce début d’année, il y a eu une grève des salariés à l’initiative de la CGT sur la base de revendications salariales. J’ai considéré qu’en tant que maire je n’avais pas à prendre parti pour savoir si les salariés devaient avoir 100€ de plus par mois ou seulement 50. Ce n’est pas parce que je ne suis pas sensible à la cause des salariés et de leur pouvoir d’achat, pas du tout ; j’y suis au contraire très sensible.

Mais si je ne suis pas allé rencontrer les grévistes sur le terrain, j’ai agi par contre sur un autre terrain, certes moins visible, mais pourtant déterminant. En effet, le Préfet a sollicité mon avis de maire de la commune avant de décider s’il accordait ou pas le concours de la force publique dans le but de débloquer les lieux stratégiques détenus par les grévistes et permettre ainsi la reprise du travail par les non-grévistes. Mon avis a été sans ambiguïté : « non Mr le Préfet, il ne faut pas envenimer la situation, il faut éviter d’en venir à l’affrontement, il faut laisser les négociations se poursuivre ». Mon avis a été suivi et effectivement un accord a été trouvé peu de temps après.

Alors oui, c’est vrai, je ne suis pas allé me faire applaudir devant journalistes et photographes et jouer au grand défenseur des salariés comme certains l'ont fait. Oui, je suis resté dans mon rôle de maire qui fait son boulot. Oui, avec mes équipes, nous avons évité le drame social et familial que l’on a connu il y a quelques années avec la délocalisation de l’entreprise Ruggieri, oui nous avons favorisé la création d’emplois, oui nous avons évité un affrontement qui aurait pu mal tourner et oui nous avons permis au dialogue social d'aboutir. Bref, à notre manière, nous avons défendu les salariés. Tout cela, sans tambour ni trompette !

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