La réforme des rythmes scolaires a été une véritable onde de choc qui inquiète et bouscule les habitudes sociales de tous les acteurs : enseignants, parents, personnels municipaux, animateurs, collectivités, enfants eux-mêmes.
Depuis 1982, de nombreux dispositifs posant la question des temps sociaux et des rythmes de l’enfant se sont succédés : Contrats Bleus, CATE, ARVEJ (aménagement des rythmes de vie des enfants et des jeunes), CEL (contrat éducatif local) … En France depuis 2008, l’organisation de la semaine de classe a été modifiée à trois reprises…
Or, depuis plus de 50 ans, de nombreux chercheurs, chrono biologistes, médecins,…. alertent sur les dangers de ce qui est l’exception française : l’année scolaire la plus courte du monde (avec moins de 140 jours d’école par an), la journée scolaire la plus longue avec ses 6 heures, la semaine trop chargée de 4,5 jours puis celle de 4 jours qui perturbent les rythmes biologiques de l’enfant.
Georges Fotinos, Inspecteur Général de l’éducation nationale honoraire a présenté à Monteux en 2014 une analyse et des témoignages d’expériences lors d’un colloque organisé par la commune en partenariat avec la Ligue de l’enseignement, fédération de Vaucluse et en présence de Monsieur l’Inspecteur de l’éducation nationale. Le public y était très nombreux. Monsieur Fotinos affirmait « La semaine de 4 jours est particulièrement néfaste pour les enfants défavorisés ou psychologiquement fragiles, en raison d’une concentration des apprentissages sans temps de respiration, sans activités qui leur redonnent confiance en eux ».
Nous devons aller vers le meilleur d’abord, pour les enfants, les élèves … L’école n’arrive pas à assurer la réussite scolaire de tous et en plus elle creuse les inégalités. La semaine de 4 jours accroit le fossé entre ceux qui bénéficient d’activités périscolaires et ceux qui n’en bénéficient pas. Les activités péri scolaires peuvent être un puissant levier de réussite de tous les élèves. Elles constituent l’un de ces temps éducatifs où les enfants découvrent autrement des sport, des arts, des sciences… développent des compétences transférables d’ordre moteurs, relationnel et cognitifs, essentielles à leur développement et mobilisées en classe.
Grâce au professionnalisme des enseignants, l’école est le lieu où l’enfant apprend, c’est le lieu où il organise des savoirs, où il met du sens… Mais le temps scolaire ne représente que 10% de la vie de l’enfant qui apprend partout, tout le temps, de tous, avec tous… Le faire réussir passe par la mobilisation de tous. Le projet éducatif de territoire (PEdT) permet de développer une politique éducative concertée ; celui de Monteux est ambitieux, global, cohérent et réaliste tout en étant perfectible surtout au niveau des élèves les plus jeunes.
Enfin, l’organisation des 24 heures scolaires sur 5 jours avec des apprentissages mieux répartis sur les cinq matinées (moment plus propice aux apprentissages) est essentielle pour prolonger la dynamique engagée sur la qualité de l’ensemble des temps éducatifs.