"En décembre 2002, en application d’une délibération du conseil municipal, je lui ai remis la médaille de la ville et l’ai faite citoyenne d’honneur de la ville de Monteux. Ce faisant, elle était donnée en exemple aux Montiliens. Yvette est née à Châteauneuf-du-Pape. Je ne sais pas si c’était l’effet du Châteauneuf qu’on lui avait peut-être mis dans le biberon, mais elle a toujours aimé la vie. Elle était joviale, elle rayonnait, malgré les aléas de la vie qui ne l’ont pourtant pas épargnée.
Yvette a commencé sa carrière professionnelle à l’Isle-sur-la-Sorgue où elle a obtenu son premier poste de maîtresse d’école. Ensuite, elle a enseigné durant quelques années à Avignon, dans le quartier difficile de la Croix des Oiseaux. Enfin, c’est à Monteux qu’elle s’est établie définitivement, Yvette Guerin était institutrice, une vraie de vraie. C’est à l’école Notre Dame du Bon accueil qu’elle a exercé pendant 30 ans. Très vite, elle s’est faite très aimer de ses élèves. Ses anciens élèves se souviennent d’elle avec tendresse.
Yvette, c’était l’amour des autres, avec espièglerie, beaucoup d’humour, sans jamais se prendre au sérieux et avec un attachement sans faille à Monteux, sa ville d’adoption.
Si bénévolat et don de soi veulent encore dire quelque chose, c’est à des gens comme Yvette Guérin que nous le devons. Sitôt l’école terminée, son côté “ Saint Bernard ”, comme elle aimait dire, prenait le dessus, elle attachait son petit tonneau sous le cou – je ne sais pas si elle le remplissait de Châteauneuf-du-Pape – toujours est-il qu’elle partait rendre service ; chaque fois elle s’attachait à aider son prochain qui, en général, n’était pas spécialement aidé par le destin.
A travers la paroisse ou le CCAS dont elle a été longtemps administrateur, Yvette s’est beaucoup investie!
Elle avait besoin de ça pour vivre : rendre service la rendait heureuse. Petite anecdote parmi d’autres, figurez-vous qu’il y a quelques années, suite à une blessure au genou, elle a dû être hospitalisée longuement. Que croyez-vous qu’elle fit ? Eh bien, au lieu de souffrir en silence dans sa chambre d’hôpital, histoire de passer le temps, elle a mis en place un soutien scolaire pour les enfants hospitalisés en pédiatrie, et le dimanche, pour ne pas surcharger ces pauvres enfants, histoire de s’occuper un peu, elle repeignait les pieds de table de l’hôpital du Grau du Roi.
Voilà, ça, c’est Yvette !
Oui Yvette, j’aurais encore beaucoup de souvenirs à évoquer pour t’exprimer mon amitié, et en même temps la reconnaissance de toutes celles et de tous ceux que, dans l’ombre,
tu as aidés, soutenus, encouragés, ... aimés. Je dois me limiter en mots, mais c’est avec une émotion non limitée que je te dis merci Yvette, merci pour tout, merci pour le bel exemple de femme engagée que tu nous as donné. Tu vas nous manquer physiquement mais nous te gardons, toutes et tous ici, une place bien au chaud dans notre cœur.
Adieu Yvette"