Monsieur le Directeur, Mesdames et Messieurs,
La communauté de communes Les Sorgues du Comtat, aménageur de l'EcoQuartier de Beaulieu, signe aujourd'hui une convention avec le Lycée Louis Giraud et s'engage auprès des élèves de BTSA1 « Service en espace rural ». Il ne s'agit pas d'une convention de plus, mais d'une véritable contribution de ces étudiants à Beaulieu, un des projets d'EcoQuartier les plus importants de notre région par la taille et le niveau d’exigence.
Les élèves vont réaliser une étude sur l’agriculture locale et les circuits courts entre la production agricole et les consommateurs dans les Sorgues du Comtat. Cette étude nous intéresse directement dans le cadre du positionnement économique et notamment commercial de Beaulieu.
Nous travaillons en effet à faire de Beaulieu un pôle commercial cohérent avec les exigences du développement durable, c’est-à-dire sur la thématique du bien-vivre et du bien-être, et donc des produits naturels et des produits du terroir de qualité. La préférence des circuits courts est aussi une composante importante du développement durable, puisqu’elle limite la consommation d’énergie et les effets polluants des transports.
Beaulieu occupe une place tout à fait originale dans notre bassin de vie, une place qui va passer de l’état de projet à celui de réalité vécue, une place actée dans le SCOT de l’aire avignonnaise. Excusez-moi d’utiliser ce sigle barbare, mais SCOT est le terme consacré qui désigne le schéma de cohérence territoriale, c’est-à-dire le document prescriptif et réglementaire, co-produit par tous les acteurs-décideurs du territoire, qui fixe les grandes orientations de notre territoire pour les 10 ou 20 prochaines années. Ce document a été approuvé officiellement le16 décembre dernier et, de ce fait, aujourd’hui s’impose à tous, notamment à tous les POS ou PLU des communes.
Ce SCOT du grand bassin de vie d’Avignon, dans lequel nous sommes, identifie 5 sites d'intérêt métropolitain, pas 6, 5 ! Ces 5 pôles sont : le centre ville d'Avignon, Courtine et la gare TGV, Agroparc et son technopole, la zone commerciale d’Avignon-Nord avec Auchan et Ikea et enfin l’écoquartier de Beaulieu. Beaulieu occupe donc une position reconnue très stratégique.
De ces 5 sites d'intérêt métropolitain, Beaulieu est le seul à se trouver à l'interface entre deux mondes, celui de la ruralité et celui du monde urbain. De ces deux mondes qui apparemment s'opposent, il faut faire émerger une nouvelle modernité.
De plus en plus – c’est une tendance lourde de l’histoire – les hommes vont devoir vivre en ville. Notre SCOT, mais aussi tous les autres SCOT de France, impose une économie drastique de l’espace naturel et agricole et donc développe le concept de « ville compacte » : il s’agit de s’opposer à l’étalement urbain qui, à terme, est suicidaire. En effet, au cours de ces dernières décennies, la tendance était une urbanisation beaucoup trop importante qui revenait à soustraire à l’espace agricole l’équivalent d’un département français tous les 10 ans. C’est pour cela que, de plus en plus, nous allons devoir vivre en ville, dans une ville compacte.
Conséquence : l’envie de nature va croître ! La nature en ville, la nature dans l’assiette, la nature dans tous les produits de la vie. Et dans toute la mesure du possible, cette nature devra arriver jusqu’à nous en privilégiant des circuits courts.
Cette attente, ce marché en pleine croissance, est une vraie opportunité pour les agriculteurs comtadins dont beaucoup sont passés, passent et passeront par le lycée Louis Giraud de Carpentras-Serre. C’est dans cette problématique générale, mais néanmoins très concrète, que se pose le sujet de l’étude que nous vous avons proposée.
Beaulieu est particulièrement bien situé à la charnière entre l'espace agricole de l’arrière-pays et le monde urbain de la confluence Rhône-Durance, sur l’axe routier et ferroviaire majeur qui assure la communication entre ces deux mondes. Beaulieu a un rôle à jouer, nous allons le jouer. L'agriculture comtadine a une carte à jouer, à elle de se donner les moyens de la jouer si elle le souhaite.
Dans tous les cas, avant d'agir, il est indispensable de disposer des données objectives et complètes pour bien connaître les acteurs de ce territoire afin d’organiser la rencontre des intérêts du producteur local et des attentes du consommateur local.
Pour disposer de ces données, je compte beaucoup sur les étudiants du Lycée Louis Giraud qui vont réaliser l’étude sur les productions agricoles locales et les circuits courts, étude qui fait l’objet de la convention que nous signons aujourd’hui.
Monsieur le Proviseur, Madame Gentet, Mesdames et Messieurs les Professeurs, je vous remercie de votre soutien et je suis persuadé qu’avec votre aide ces étudiants vont réaliser un travail qui sera à la fois très intéressant pour eux et très intéressant pour notre territoire. J’ajouterai un mot pour excuser l’absence de l’organisateur de cette rencontre, Bachir Chaïb-Eddour qui est allé porter la bonne parole dans les Alpes et pour dire à Hubert Raymondaud qui s’intéresse à la première ferme de Beaulieu mise à jour par les fouilles archéologiques et datée du premier siècle après J-C, que je suis preneur de ses éventuelles productions.
Dès que les résultats de nos étudiants seront connus, nous nous attacherons à en assurer la diffusion en espérant que certains agriculteurs comtadins y verront des opportunités pour se développer.
1 De b -
Encore bravo à M. le Maire pour ce fabuleux écoquartier qui est en train de voir le jour. On peut être fier à Monteux, notre ville est une ville qui désormais va compter dans le Vaucluse, Monteux ville d'avenir !!!