Avec la réforme fiscale, les élus sont dans le brouillard - un brouillard épais - et ils s‘interrogent. J’en connais peu qui ont des certitudes et qui abordent l’avenir avec confiance. A tel point, qu’on peut se demander si, dans la crise financière et économique que nous connaissons, il fallait réformer ?
Autant la réforme fiscale paraissait nécessaire, autant cette précipitation paraît préjudiciable aux collectivités locales. Cette réforme n'a pas été faite pour les collectivités locales, ni pour les ménages, c'est le moins que l'on puisse dire. Elle va profiter aux entreprises, certes, mais le plus grand bénéficiaire de la suppression de la taxe professionnelle sera l'Etat qui, ne l'oublions pas, est le plus gros contributeur de la taxe professionnelle. En effet, du fait des différentes exonérations, plafonnements et autres qu'il accorde aux entreprises et qu'il compense aux collectvités locales ensuite, c'est l'Etat qui paie plus de 30% de la TP perçue par les collectivités.
Le nouvel impôt économique, bien qu'il soit encore territorialisé, va enlever de l'intérêt au développement économique. Les maires étant des gens pragmatiques, quand ils vont voir qu'avec le nouvel impôt, l'Etang de Berre va perdre 70% de son produit, l'agglo d'Aix 35% et que, par contre, la Riviera française-Menton va gagner 50%, que croyez-vous qu'ils vont faire ?
Par ailleurs, il est évident que le manque de visibilité va susciter chez les maires des réactions de prudence et comme le plus simple, ce n'est pas de toucher aux frais de gestion, mais de réduire les investissements, c'est le secteur du BTP tout entier qui va être le premier touché de plein fouet.