Christian Gros

Chère Madame, chère Mademoiselle, cher Monsieur,

Le mandat que vous m’avez confié en 2001 arrive à son terme. Avec mon équipe municipale, nous avons eu à cœur de réaliser le programme sur lequel nous avons été élus. Le moment est venu de regarder le chemin parcouru et, en même temps, de se projeter dans l’avenir pour réfléchir ensemble aux défis de demain.

D’où venons-nous ?

Dans les années 80-90, Monteux était un gros bourg agricole confronté aux difficultés croissantes de l’agriculture. Les moyens financiers n’étaient pas très dynamiques et de ce fait la ville avait des difficultés à répondre aux attentes des habitants : pas de salle des fêtes, pas de crèche, des préfabriqués dans les écoles et à la MJC, malgré la construction d’une nouvelle école …

Qu’avons-nous fait ?

Une fois élus, nous nous sommes demandé comment répondre aux attentes de la population ? Fallait-il s’attacher à rester un village avec les services d’un village, ou bien décider d’apporter les services et les équipements attendus ? C’est, vous le savez, cette deuxième orientation que nous avons choisie.

Le choix du développement

Pour cela, il fallait de l’argent. Où le prendre ? La solution de facilité, c’était d’augmenter les impôts. Nous avons préféré chercher à faire des économies et jouer la carte du développement économique en valorisant l’atout que constituait la voie rapide desservant Monteux. C’était là, parce que le lieu était stratégique, qu’il fallait créer de nouvelles zones d’activités. C’est ce que nous avons fait et, d’année en année, Monteux a progressé pour devenir la petite ville prospère qu’elle est aujourd’hui.

Des retombées pour les habitants

Et voilà comment nous avons désormais une belle salle des fêtes, des locaux scolaires de qualité, une nouvelle école, deux crèches, un relais assistante maternelle, deux stades en plus, une nouvelle salle de sports, des locaux décents pour la MJC et l’école de musique, une plaine sportive en cours, etc ... Voilà comment nous avons pu financer des augmentations notables des subventions aux associations et une politique festive avec des grands événements comme peu de communes de notre taille en ont. Voilà comment, nous avons fait profiter les habitants des retombées de notre croissance locale, avec en outre des créations d’emploi plus nombreuses qu’ailleurs. Plus facile à dire qu’à faire car, en même temps, nous avons amélioré nos équilibres financiers.

Le choix intercommunal

Ensuite, au cours du mandat écoulé, s’est posée la question de l’intercommunalité. Fallait-il, là encore, choisir la facilité et rejoindre Carpentras ? Tout le monde nous y poussait, le Préfet plus que quiconque. Cette solution signifiait, pour nous, renoncer en partie à notre souveraineté communale et accepter de devenir « la zone industrielle » de Carpentras et de l’arrière-pays. Certes, c’était une bonne affaire pour ces derniers. Après plusieurs réunions publiques avec les « forces vives » de Monteux, nous avons décidé de créer une communauté de communes autonome avec Pernes, Althen et Entraigues. J’en ai été élu Président. Six ans après, notre communauté est donnée en exemple de réussite.

Quels sont les grands défis des années à venir ?

Sans doute seront-ils nombreux, mais je me limiterai à en évoquer trois.

Comment financer les politiques publiques ?

Si l’on veut faire des choses – quoi que ce soit ! – il faut de l’argent, c’est une évidence. Or, on ne peut plus compter sur des aides venant « d’en haut ». Par contre, il faut s’attendre à de nouveaux transferts de charges de l’Etat vers les collectivités locales, et puis il faut savoir que la simple progression des normes et règlements impose des charges nouvelles aux communes. La première vraie question que va devoir se poser la future équipe municipale sera donc : où prendre l’argent ? Si elle refuse le développement, elle devra augmenter les impôts ou accepter de régresser car la fiscalité actuelle ne suffira pas à assurer le statu quo. En ce qui me concerne, je continuerai notre politique de développement, un développement raisonné et raisonnable qui nous a permis jusqu’à maintenant de progresser tout en gardant les impôts les plus faibles du département. Qui n’avance pas recule !

La remise en question de l’intercommunalité.

Dès les élections passées, le Gouvernement va chercher à agrandir les périmètres intercommunaux et à étendre les compétences transférées, au détriment des communes qui vont perdre de l’importance. Le risque est clair : se faire absorber par plus grand que nous et perdre la maitrise de nos recettes. Remettre en question nos équilibres intercommunaux reviendrait à scier la branche sur laquelle nous sommes assis et voir notre aisance actuelle fondre comme neige au soleil. Je sais personnellement comment éviter ces dangers, car je connais les finesses et les ficelles de l’intercommunalité.

Troisième grand défi : Quelle place pour Monteux dans le Vaucluse ?

Le repli sur soi serait très préjudiciable pour la ville et ses habitants. Mais certes, le développement doit être maîtrisé, la croissance démographique contenue, la qualité de la vie privilégiée ; il faut être très attentif à la cohésion sociale.

Demain, l’ouverture aux voyageurs de la ligne Carpentras – Avignon TGV, les contournements routiers de Carpentras et de Monteux, l’axe Orange – Cavaillon, voilà des données majeures de l’aménagement du territoire dont il faudra à la fois valoriser les atouts et éviter les nuisances. La qualité de la vie et la prospérité de Monteux vont dépendre de la place que nous occuperons sur l’échiquier vauclusien.

cantonales

C’est la raison pour laquelle, en même temps qu’aux municipales, j’ai souhaité être candidat aux élections cantonales. Il est clair en effet que c’est à ce niveau départemental que va se jouer de plus en plus l’avenir de nos villes, et cela … jusque dans les moindres détails de notre vie quotidienne.

De la vie quotidienne, j’en ai très peu parlé dans cette première lettre. Cela ne veut pas dire que je m’en désintéresse, loin de là. Dans un prochain document, je vous présenterai mon équipe renouvelée et notre programme. J’ai tenu ici à ne traiter que les sujets de fond qui conditionnent tout le reste. Si on n’assure pas ces bases, tout le reste n’est que vœux pieux.

Bien cordialement, à suivre …

Votre dévoué,